Documents confidentiels américains : Ould Taya s’était opposé au règlement du conflit du Sahara Occidental

Déc 17, 2024 by deyloul

Des documents déclassifiés par le Département d’Etat américain révèlent que, durant les années 1980, au siècle dernier, l’ancien président Mauritanie, le Colonel Maaouiya Ould Sid’Ahmed Taya, s’était opposé à tout règlement éventuel du conflit du Sahara Occidental entre le Front Polisario et le Maroc. Et pour cause, il craignait les répercussions supposées sur la Mauritanie et sa stabilité.

Selon les archives, Taya était préoccupé par un éventuel rapprochement entre le Royaume et le mouvement séparatiste, au prétexte qu’une résolution du conflit serait préjudiciable aux intérêts des Mauritaniens.

La même source a rapporté que dans l’une des lettres du Département d’Etat américain publiées, Taya consultait parfois son Chef d’état-major à l’époque, Ahmed Ould Mennih, au sujet du conflit du Sahara. Celui-ci aurait  »une bonne compréhension des parties en conflit en raison de son parcours (Ministre des Affaires Etrangères de 1980 à 1986) et de son expérience antérieure en tant qu’attaché militaire en Algérie.

Lorsque Taya lui fit part de sa crainte d’un éventuel rapprochement entre le Maroc et le Polisario, qui serait préjudiciable aux intérêts mauritaniens, il lui demanda si la Mauritanie devait essayer de contrecarrer un tel rapprochement naissant, Ould Mennih lui répondit qu’à son avis, un tel scénario n’aurait pas lieu. Il affirma que l’initiative de l’ONU échouerait d’elle-même et recommanda au gouvernement mauritanien de laisser les événements suivre leur cours.

Dans une autre lettre, la source déclare : « Nous avons reçu plusieurs signaux au cours des derniers mois indiquant que Ould Taya est préoccupé par l’impact sur la Mauritanie d’un éventuel règlement pacifique de la question du Sahara. En septembre 1988, il a envoyé un émissaire personnel au Président français Mitterrand pour lui faire part de ces préoccupations. L’envoyé a spécifiquement exprimé la crainte de Taya qu’un règlement pacifique ne conduise à un afflux de Sahraouis radicaux en Mauritanie, ce qui pourrait menacer la stabilité du gouvernement mauritanien ».

Partage Social: