Ahmedou Mbarek : « La Mauritanie est capable de jouer un rôle de médiateur dans le conflit Mali-Algérie »

Ahmedou Mbarek, directeur du Centre Deyloul d’études et de recherche stratégiques, a déclaré dans une interview sur TTV que ce qui se passe actuellement dans la région du Sahel est classé comme une guerre douce qui repose sur la menace de la force plutôt que sur son usage. Il a souligné que l’escalade médiatique entre l’Algérie et le Mali n’est rien d’autre que des « tambours de pression » plutôt que des tambours de guerre.

Ould Mbarek a souligné que la région traverse un moment critique, étonnamment similaire à la situation en Afghanistan dans les années 1970, lorsque le conflit qui faisait rage entre l’Est et l’ouest. Le nord du Mali s’est transformé en un foyer d’une nouvelle forme d’extrémisme transfrontalier.

Il a souligné que le Mali n’a pas réussi à combattre l’extrémisme, même avec la présence des forces de l’ONU, et est désormais obligé de s’aligner sur les stratégies internationales.

Pendant ce temps, l’Algérie reste historiquement liée à la Russie, à un moment où l’Occident courtise Moscou par l’intermédiaire de Trump, ce qui témoigne d’une importante négociation en coulisses.

Mbarek a souligné que la Mauritanie, malgré son absence volontaire de la crise, est présente avec son soft power et doit capitaliser sur cette neutralité à travers la médiation et des initiatives diplomatiques de premier plan, compte tenu de sa situation stratégique et de la présence de milliers de réfugiés de l’Azawad sur son territoire.

Il a ajouté : « La guerre ne produit que destruction, et seuls les extrémistes venus de Syrie et d’autres régions l’emporteront. Par conséquent, la région doit se tourner vers la paix, et la Mauritanie peut être une bouée de sauvetage. »

Il a appelé les décideurs mauritaniens à élaborer un plan clair pour faire face aux dangers de l’extrémisme, d’autant que le pays est confronté à des conditions fragiles : justice faible et corruption persistante. Le pays a déjà payé le prix du terrorisme par le passé, ce qui nécessite des mesures internes et externes strictes pour éviter que de tels scénarios sanglants ne se reproduisent.