Associated Press : Le projet gazier entre le Sénégal et la Mauritanie menace les pêcheurs locaux

L’agence américaine Associated Press a rapporté que le projet commun de gaz naturel entre le Sénégal et la Mauritanie, dirigé par la société britannique BP en partenariat avec l’américaine Kosmos Energy, suscite une vive inquiétude au sein des communautés de pêche artisanale du nord du Sénégal, en particulier dans la zone de Guet Ndar, près de la ville de Saint-Louis.

Selon un rapport publié par l’agence ce samedi, la plateforme offshore, mise en service le dernier jour de l’année 2024, est la plus profonde de ce type en Afrique. Elle est censée relancer l’économie sénégalaise, en stagnation depuis plusieurs années, à la suite des découvertes de pétrole et de gaz sur la côte.

Mais pour de nombreux pêcheurs locaux, le projet constitue une menace directe pour leur moyen de subsistance. Mariama Sow, vendeuse de poissons au marché de Guet Ndar, affirme que le déclin a commencé en 2020, lorsque la plateforme a commencé à émerger de l’océan. Elle confie à l’agence : « Ce marché était autrefois plein de monde chaque jour. Aujourd’hui, il est presque désert, et les pirogues restent à l’arrêt sur la plage. »

Le secteur de la pêche représente une source de revenu essentielle au Sénégal, avec plus de 600 000 personnes y travaillant, selon les données du ministère américain de l’Agriculture. L’agence cite également le centre Chatham House, selon lequel le Sénégal a exporté près d’un demi-milliard de dollars de poissons en 2022.

Le projet, connu sous le nom de Grand Tortue Ahmeyim, est situé à la frontière maritime entre le Sénégal et la Mauritanie. Il devrait produire environ 2,3 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié par an, selon les déclarations de BP.