Un responsable sénégalais : nous avons commis une erreur en ne soutenant pas Ould Tah

L’ancien ministre sénégalais et président du conseil d’administration de la société d’électricité, Habib Sy, a déclaré que son pays a commis une erreur stratégique en ne soutenant pas la candidature du Mauritanien Sidi Ould Tah à la présidence de la Banque africaine de développement, poste qu’il a finalement remporté au détriment du candidat sénégalais Amadou Hott.

Lors d’une intervention dans l’émission « Commission d’arbitrage du dimanche » sur la radio iRadio, Habib Sy a estimé que la candidature du Sénégal n’était pas opportune, affirmant que soutenir la Mauritanie aurait démontré une solidarité régionale mature et servi des intérêts stratégiques communs, notamment dans le contexte d’une coopération croissante entre les deux pays dans le secteur gazier, en particulier avec le projet Tortue Ahmeyim.

Il a ajouté :

« Nous aurions dû choisir ce qui sert nos relations bilatérales. Soutenir le candidat mauritanien aurait renforcé notre confiance mutuelle dans des dossiers plus sensibles. »

L’ancien ministre a également critiqué la performance de l’actuel gouvernement sénégalais sur la scène internationale, estimant que le système international est « féroce » et que le gouvernement sénégalais n’a pas encore acquis le poids nécessaire pour y exercer une influence.

Il a exprimé son inquiétude quant à la dégradation de l’image de la diplomatie sénégalaise, notamment après la baisse de la notation de crédit du pays par des agences internationales.

Il a conclu en appelant le président Bassirou Diomaye Faye à jouer un rôle central dans l’orientation de la politique étrangère et à assurer une présence influente du Sénégal sur la scène internationale.