Le diplomate et expert onusien Ahmedou Ould Abdallah a déclaré, lors d’un séminaire organisé par le Centre Sahel pour l’expertise et le conseil, que ce que vivent les pays du Sahel africain constitue une « tragédie continue depuis de nombreuses années », appelant à une approche globale dépassant la seule dimension sécuritaire et prenant en compte la mauvaise gouvernance ainsi que les crises imbriquées.
Ould Abdallah a exprimé sa satisfaction de constater une participation féminine au centre, qualifiant cette rencontre « d’importante dans un contexte de préoccupations régionales et internationales croissantes dues aux crises, notamment la tragédie de Gaza et la guerre irano-israélienne ». Il a souligné que la région du Sahel est devenue « délaissée, en particulier au niveau du financement », malgré la détérioration continue dans ses pays, citant le Soudan comme un exemple de l’échec de la communauté internationale à empêcher l’effondrement et la division.
L’expert onusien a ajouté que le Niger, bien qu’étant un pays producteur de pétrole géré par une compagnie chinoise, souffre d’isolement international et exporte son pétrole via le Bénin dans un contexte d’insécurité fragile, indiquant que « l’absence de sécurité est liée à la mauvaise gouvernance ». Il a affirmé : « La situation au Mali, au Niger et au Burkina Faso est préoccupante, les frontières sont fragiles et la violence se déplace et se propage comme un feu de broussailles. »
Ould Abdallah a alerté que les groupes armés actifs dans la région « ne sont pas de véritables islamistes, mais des trafiquants d’armes, de drogues et de cigarettes », mettant en garde contre l’utilisation du discours religieux comme couverture pour les activités de trafic et de criminalité organisée. Il a précisé : « Je dis cela sans idéologie, mais fondé sur une longue expérience, ayant vécu plusieurs années en Somalie et suivant la situation avec une grande inquiétude. »
Il a conclu en affirmant que la stabilité économique est un pilier essentiel pour relever ces défis, évoquant l’expérience du Rwanda qui accueille aujourd’hui « les plus grands investissements arabes en Afrique », insistant sur le fait que « pas de développement sans sécurité, et pas de sécurité sans bonne gouvernance. »
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