Un commandant de la Gendarmerie nationale : Le renforcement du renseignement, la surveillance des frontières et le contrôle des flux financiers sont essentiels pour faire face aux menaces

Le colonel Mohamed Mokhtar Hebal, commandant de la région ouest de la Gendarmerie nationale, a affirmé que faire face aux menaces dans la région du Sahel nécessite des mesures urgentes et concrètes en parallèle avec des solutions stratégiques à long terme, insistant sur l’importance de renforcer les capacités militaires et d’activer le travail de renseignement au cœur des groupes extrémistes.

Cette déclaration a été faite lors de sa participation à un séminaire organisé par le Centre Sahel pour l’expertise et le conseil sur les crises régionales et leurs répercussions. Il a souligné que la sécurité n’est plus une mission exclusive de la police et de la gendarmerie, mais une responsabilité collective qui exige une prise de conscience et une sensibilisation globale.

Le colonel Ould Hebal a expliqué que la guerre entre l’Iran et Israël a clairement démontré l’importance du renseignement dans la lutte contre les menaces, soulignant la nécessité d’une coordination sécuritaire entre les différentes forces face aux défis transfrontaliers.

Dans le même cadre, il a estimé que le contrôle des frontières est une question cruciale, rappelant que la Mauritanie a réussi, depuis 2011, à stopper les attaques terroristes, ce qui impose de maintenir une surveillance étroite, notamment sur les étrangers se présentant comme étudiants, de suivre les programmes éducatifs et religieux, et de signaler toute activité suspecte.

Il a également insisté sur le fait que la surveillance des flux financiers est un levier essentiel pour tarir les sources de menace, appelant à suivre les circuits de transfert d’argent et à contrôler les activités commerciales informelles qui pourraient être utilisées pour financer des opérations illégales, y compris l’interdiction du transport d’argent par des moyens traditionnels comme les « sacs discrets » (appelés localement “khenchat”).

Le commandant de la région ouest a conclu en affirmant que la pauvreté et la marginalisation figurent parmi les principales causes de l’engagement dans les groupes armés, appelant à une approche globale qui intègre le développement aux actions de prévention sécuritaire.