Le changement de trajectoire des routes migratoires vers les îles Canaries accroît la dangerosité des traversées et inquiète les autorités espagnoles

La route de la migration irrégulière vers les îles Canaries a connu un changement notable ces dernières semaines. De plus en plus de bateaux de migrants partent désormais des côtes de la Guinée, tentant ainsi d’échapper à la surveillance renforcée récemment mise en place au large des côtes mauritaniennes et sénégalaises.

Ce changement d’itinéraire a considérablement allongé la durée des traversées maritimes, rendant les voyages encore plus dangereux et augmentant les risques de naufrages ou de dérives en haute mer dans l’océan Atlantique.

Jusqu’à récemment, les côtes de la Mauritanie, du Sénégal et du Maroc constituaient les principaux points de départ des embarcations en direction de l’archipel espagnol. Cependant, selon Anselmo Pestana, délégué du gouvernement espagnol aux îles Canaries, les passeurs ont modifié leurs stratégies en réponse au renforcement des contrôles maritimes dans ces zones depuis le début de l’année 2025.

Pestana a également indiqué que certains migrants empruntent désormais des routes alternatives via l’Algérie, espérant atteindre l’Espagne par les îles Baléares plutôt que par les Canaries, afin d’éviter les dispositifs de sécurité de plus en plus stricts.

Le responsable espagnol s’est dit profondément préoccupé par cette évolution et a assuré que les autorités suivent la situation de près.

Les chiffres de l’organisation non gouvernementale espagnole Caminando Fronteras révèlent qu’en 2024, environ 10 457 personnes sont mortes ou portées disparues en mer, tandis que 46 843 migrants sont arrivés aux îles Canaries au cours de la même année, principalement en provenance des pays d’Afrique de l’Ouest. Un chiffre record qui a aggravé la crise d’accueil dans l’archipel espagnol.