Le Sénégal prend possession de la dernière base à Dakar et tourne la page de la présence militaire française

La capitale sénégalaise, Dakar, a accueilli une cérémonie militaire marquant la remise de la dernière base militaire française aux autorités sénégalaises, tournant ainsi la page d’une présence qui remonte à l’époque coloniale. La base en question, connue sous le nom de « Camp Dial », située au cœur du quartier d’Ouakam, était la plus grande des six installations militaires que la France conservait à Dakar, s’étendant sur près de cinq hectares.

Cet événement marque la fin de la présence militaire française permanente en Afrique de l’Ouest, après la fermeture de la base aérienne française à l’aéroport de Dakar, dans le cadre d’une refonte générale de la coopération en matière de défense entre la France et les pays africains.

Dans une déclaration à RFI, Mor Ndao, professeur d’histoire à l’Université Cheikh Anta Diop, a affirmé : « C’est un moment symbolique. La présence militaire française au Sénégal remonte au XIXe siècle et a duré plus de 150 ans. C’est un tournant important dans l’histoire de la coopération militaire entre les deux pays. »

Depuis l’indépendance du Sénégal en 1960, la France a contribué à la construction de l’armée sénégalaise et à la défense du pays dans le cadre d’accords de coopération militaire. Mais à partir de 2011, la mission des forces françaises s’est transformée : de la défense, elle est passée à la formation conjointe, dans une optique de réduction de leur présence.

La décision de fermer la base répond à une demande ancienne du Sénégal, exprimée notamment par l’opposition de gauche, puis reprise par le parti au pouvoir, Pastef, comme engagement électoral.

La fermeture de « Camp Dial » s’inscrit dans un retrait plus large de la France du continent africain, marqué par la fermeture de bases militaires au Tchad (janvier 2025) et en Côte d’Ivoire (février 2025), illustrant un changement stratégique majeur dans la relation entre la France et l’Afrique.