Ambassadeur expérimenté sur les cinq continents, Pablo Barbara Gómez débute sa mission à Nouakchott

Dans une période de tensions et de troubles dans l’Atlantique, avec le débarquement d’Africains sur les côtes des îles Canaries, la question de l’immigration refait surface, pesant sur les Européens. Ils ont confié à l’Espagne la tâche de gérer ce dossier en partenariat avec Nouakchott, porte d’entrée de l’Afrique antique et de l’Asie moderne.

C’est dans ce contexte qu’un diplomate, aussi habile que son pays, habile à naviguer entre les continents et les enjeux, d’une expérience internationale et de nouvelles références… Pablo Barbara Gómez, est affecté à Nouakchott.

Le 21 avril 2025, Gómez a présenté une copie de ses lettres de créance en tant qu’Ambassadeur Extraordinaire et Plénipotentiaire du Royaume d’Espagne auprès de la République Islamique de Mauritanie, entamant ainsi un nouveau chapitre de sa carrière professionnelle, à un moment où l’histoire, la géographie et la diplomatie se croisent sur les deux rives de la Méditerranée.

Pablo Bárbara Gómez est né le 9 mars 1973 en Espagne. Il a reçu sa formation académique en géographie et en histoire à l’Université de Barcelone, avant de s’inscrire en 2000 à l’École diplomatique, vivier de l’élite diplomatique espagnole.

Au cours de plus de deux décennies de travail, il a voyagé dans les capitales du monde entier, accumulant une vaste expérience des relations internationales, en particulier dans des environnements géopolitiques complexes. Il a travaillé dans les ambassades de son pays en Angola (2001-2004), au Honduras (2004 et 2007), en Colombie (2011-2014), en Turquie (2014-2017) et en Égypte (2017-2020).

Il a également occupé un poste diplomatique à la Mission permanente de l’Espagne auprès de l’Union européenne à Bruxelles (2022), ce qui témoigne de la confiance que Madrid lui accorde sur des questions sensibles.

Au niveau national, il a occupé des postes clés au sein du ministère des Affaires étrangères, de l’Union européenne et de la Coopération, notamment celui de directeur général adjoint pour les affaires du Proche-Orient (2020-2022), de directeur général adjoint pour les programmes et accords culturels et scientifiques et de chef du département des relations culturelles et scientifiques de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID). Il a également été conseiller auprès de la Direction générale de l’intégration et de la coordination des affaires publiques et économiques de l’Union européenne.

A Nouakchott, Gomez a pour mission de renforcer la coopération bilatérale entre l’Espagne et la Mauritanie dans les domaines de la sécurité, du développement, de l’éducation et de la culture. Mais le problème le plus difficile reste l’immigration, qui a forcé l’Europe à réorienter sa boussole vers le sud, les chemins vers le nord étant devenus étroits.

A l’heure où circulent des informations sur des centres secrets pour les migrants en Mauritanie – informations démenties à plusieurs reprises par le gouvernement mauritanien après la signature de l’accord avec les Européens – la question migratoire reste un casse-tête constant autant pour l’Espagne que pour la Mauritanie. Gómez aura donc à se rendre fréquemment au palais présidentiel, situé à quelques mètres de son ambassade.

Parviendra-t-il à convaincre Nouakchott de durcir sa politique, malgré les pressions de son voisinage et les complexités de la région ? Ce diplomate chevronné parviendra-t-il à réaliser une percée au cœur du désert ?