Dans son 100e numéro, le magazine Al-Jaych a réédité une interview archivée datant de 2006 avec feu le Colonel Mbarek Ould Bona Mokhtar, premier Mauritanien à occuper le poste de chef d’état-major de l’armée nationale.
Dans l’interview, Mokhtar a donné un compte rendu vivant des premiers moments de la fondation des forces armées, des circonstances de leur émergence et de leurs missions initiales. Dans ce récit émouvant, il raconte les étapes importantes de sa carrière et sa loyauté envers ses camarades d’armes martyris pour le bien de la nation.
L’armée… un symbole de souveraineté
Le Colonel affirme que la création des forces armées le 25 novembre 1960, quatre jours seulement avant la déclaration d’indépendance, n’est pas une simple coïncidence historique. Elle reflète l’importance cruciale de l’armée en tant que symbole de la souveraineté nationale et protectrice des frontières de l’État naissant.
Deux spectacles dans des tenues différentes
Le premier défilé militaire auquel il a participé, marquant la déclaration d’indépendance, fut somptueux, malgré le petit nombre d’officiers à l’époque. Il était frappant qu’il apparaisse deux fois dans le même spectacle, une fois en uniforme des unités aéroportées, et une autre fois en uniforme de méhariste. Ce qui n’a pas manqué d’éveiller la curiosité du public à propos de « ce soldat qui apparaît ici et là », comme il le disait d’un ton moqueur.
L’armée est une école de vie
L’opinion des citoyens sur l’armée à l’époque était extrêmement positive, considérant l’institution militaire comme une « école de vie », ce qui a accru le respect et leur appréciation à son égard. Il a également évoqué les racines de la culture de guerre dans la société mauritanienne, qui ont conduit de nombreux membres de tribus guerrières et vétérans à rejoindre l’institution très tôt.
Toutes les franges de la société rejoignent l’armée après la guerre du Sahara
Le moment charnière qui a poussé tous les franges de la société à rejoindre l’armée fut la guerre du Sahara, lorsque des Mauritaniens de tous horizons ont été recrutés, établissant une armée nationale complète qui incluait tout le spectre du peuple mauritanien.
Camarades d’armes… martyrs dans le cœur
Le Colonel n’a pas caché son émotion lorsqu’il parle de ses camarades martyrs, mentionnant spécifiquement le Commandant Nuang Ibra Demba, le Capitaine pilote Heyine, le Lieutenant Tajou et le Capitaine Dieng Nazirou. Ils étaient au-dessus de toutes considérations tribales et ethniques, décrivant son amitié avec eux comme « sincère emplie d’amour et de profonde reconnaissance ».
La valeur de l’honneur militaire
Dans un message puissant adressé à la nouvelle génération de militaires, le Colonel a appelé à ce que l’adhésion à l’armée découle d’une ferme conviction au service de la nation, et non d’une quête de privilèges personnels. Il a déclaré : « J’ai occupé de hautes fonctions dans l’Etat, j’ai été Chef d’Etat-major, gouverneur, ambassadeur, ministre… Et pourtant je ne suis toujours pas propriétaire d’une maison, et je vis de mon travail de locataire… parce que je ne voyais pas la patrie comme une source de profit, mais plutôt comme l’occasion de faire don de soi, un champ d’honneur. »
Première mission de combat… naissance d’une légende
Le Colonel a révélé que la première véritable mobilisation de l’armée remonte à 1966, lorsqu’un bataillon de parachutistes, dirigé par le Commandant Soueidat Ould Weddad a déjoué les troubles qui menaçaient l’unité de l’Etat naissant. Il s’agissait d’un acte patriotique sincère, réalisé sans aucun compromis sur les valeurs, ni compromission quelconque.
Un mot de loyauté et d’espoir
Le Colonel a conclu son témoignage par un message d’espoir : « Je suis heureux de voir notre armée se soucier de son histoire pour construire son avenir. J’espère que ce témoignage incitera les chercheurs et les militaires à avancer avec dévouement et sacrifice. »
La Cour constitutionnelle du Sénégal a rejeté, dans un arrêt rendu mercredi, un amendement à la loi d’amnistie votée au ...
Le ministre mauritanien de l’Economie et des Finances, Sid’Ahmed Ould Bouh, et le gouverneur de la Banque centrale, Mohamed Leminee ...
Plusieurs corps ont été retrouvés près d’un camp militaire dans le sud-ouest du Mali, quelques jours après une campagne d’arrestations ...