Mali : les autorités empêchent l’ancien Premier ministre Moussa Mara de voyager

Les autorités de l’aéroport international de Bamako ont empêché, ce lundi, l’ancien Premier ministre Moussa Mara de quitter le pays alors qu’il s’apprêtait à se rendre au Sénégal avec ses enfants.

Selon son équipe juridique, Mara devait participer à une conférence internationale dans la ville de Saly, au Sénégal, en tant que représentant du Centre d’Études et de Réflexion au Mali (CERM), où il était invité à prononcer le discours d’ouverture du Forum Paix et Sécurité au Sahel et au Sahara, organisé par la Fondation Friedrich Ebert les 22 et 23 juillet.

D’après des sources judiciaires, cette interdiction s’inscrit dans le cadre d’une procédure légale encore en cours. Toutefois, ni les autorités judiciaires ni les services de sécurité n’ont fourni, à ce stade, d’explication officielle sur la nature de l’affaire ni sur les fondements juridiques de cette décision.

Ce développement intervient moins d’une semaine après l’audition de Moussa Mara par la brigade des investigations judiciaires de Bamako, le 15 juillet, à la suite d’une convocation du parquet de la commune IV, en lien avec des publications sur la plateforme X dans lesquelles il exprimait sa solidarité envers des personnalités qu’il qualifie de « détenus pour leurs opinions ».

Le lendemain, 16 juillet, il avait été présenté au procureur près le tribunal de grande instance de la commune IV de Bamako. Il avait alors été entendu en présence de son avocat, avant d’être autorisé à rentrer chez lui, la procédure judiciaire se poursuivant.

Dans un communiqué publié lundi soir, son équipe de défense a qualifié cette interdiction de voyager de « violation flagrante des droits constitutionnels et humains », dénonçant une mesure prise sans décision judiciaire notifiée, sans avis officiel, ni fondement juridique clair.