Pour 137 millions de dollars… La Mauritanie et le Tchad signent un accord pour le projet « Intilaaq Essahel » (Lancement du Sahel)

La Mauritanie et le Tchad ont signé, ce mardi à Nouakchott, un accord de financement pour le projet régional d’apprentissage et de coopération éducative dans la zone sahélienne, connu sous le nom de « Intilaaq Essahel » (Lancement du Sahel), pour un montant total de 137 millions de dollars, financé par la Banque mondiale avec un appui de l’Allemagne.

L’accord a été signé par le ministre mauritanien de l’Économie et des Finances, M. Sid’Ahmed Ould Bouh, le vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, M. Ousmane Diagana, et la ministre déléguée à l’Économie et à la Planification du Tchad, Mme Fatima Aram Asil.

Ce projet cible en priorité les jeunes les plus marginalisés, notamment ceux qui n’ont jamais intégré le système éducatif ou l’ont quitté prématurément, avec une attention particulière aux zones rurales et défavorisées. Il devrait bénéficier à 850 000 jeunes issus des communautés nomades et de réfugiés, dont 50 % de filles.

La Mauritanie recevra 72,32 millions de dollars de ce financement, répartis entre un prêt à taux concessionnel de 44 millions de dollars accordé par l’Association internationale de développement (IDA), une subvention allemande de 12,9 millions de dollars, ainsi que d’autres contributions complémentaires.

Le projet repose sur trois axes principaux : améliorer la gouvernance du système éducatif en renforçant la transparence et l’efficacité, élargir l’accès à une éducation innovante grâce au modèle de « l’école ouverte », et mettre en place un système de suivi-évaluation pour garantir la qualité de l’exécution.

Lors de la cérémonie, le ministre mauritanien a souligné que ce projet s’inscrit dans la vision du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani pour moderniser l’école républicaine et bâtir un contrat social fondé sur les valeurs de citoyenneté et de diversité. Il a rappelé que la Mauritanie avait préparé le terrain à cette coopération dès 2021 en élaborant, avec la Banque mondiale, le « Livre blanc sur l’éducation au Sahel ».

La ministre tchadienne a quant à elle qualifié ce projet de « réponse politique et morale à l’urgence éducative ». Le vice-président de la Banque mondiale a indiqué que les deux pays comptent à eux seuls près de 5,1 millions de jeunes non scolarisés, un chiffre susceptible d’augmenter de 20 % d’ici 2030.

Enfin, l’ambassadeur d’Allemagne en Mauritanie, Florian Reindel, a annoncé que son pays avait mobilisé plus de 56 millions de dollars pour soutenir cette initiative novatrice en partenariat avec la Banque mondiale.