COGITO: Cher Pays virtuel- PARTIE (3/4)/ Chebih CHEIKH MELAININE

Nov 16, 2023 by admin

COGITO: Cher Pays virtuel- PARTIE 3/4

Le secteur agricole : L’agriculture est l’enfant gâté des « stratégies dites d’autosuffisance alimentaire ». Cette approche mécanique a été le vecteur de tous nos échecs malgré les centaines de milliards affectés à ce rêve de produire nos besoins en riz. L’approche économique et sa rationalité montrent clairement notre autosuffisance. En effet, les revenus générés par l’agriculture, l’élevage et la pêche couvrent largement nos besoins. Il est impossible de produire localement tous nos besoins… Affecter nos terres arables à la production de riz est une hérésie car l’équation à poser doit résoudre de façon quasi optimale nos besoins de consommation de cette denrée. Nos terres ayant environ une productivité de 4 tonnes par hectare, affectées à d’autres cultures, ne peuvent-elles pas rapporter plus de riz au même coût ? La vente du produit d’un hectare de fines herbes, que peut-il rapporter en tonnes de riz ? Certes, pour soutenir notre balance des paiements, une diminution des importations des produits alimentaires doit être maintenue et encouragée sans pour autant mal affecter les terres. Faut-il aussi revoir et organiser le maraîchage dans un pays qui souffre de l’absence de toute autonomie en la matière ? Les centres urbains sont le plus souvent encerclés par une couronne de jardins où poussent sous serres des légumes demandés chaque jour par les ménages… Cette serriculture doit être une des priorités futures. Il faut imposer aux profiteurs des financements et des facilités fiscales de cultiver des centaines d’hectares sous serres autour des villes. Cette politique créatrice d’emplois et de revenus est à même de nous assurer une autosuffisance pour nos marchés. Les centaines de milliards et les passe-droits engloutis par les promoteurs de ce secteur doivent au moins nous éviter l’envolée spéculative des prix et la pénurie des légumes. L’agriculture pluviale et la culture sous palmiers doivent jouir d’un intérêt particulier… L’agriculture doit intéresser toutes les régions, mairie par mairie.Pour réussir une politique agricole créant des emplois et assurant une certaine autonomie alimentaire,tous les moyens doivent être mobilisés avec une exploitation maximale de tous les atouts…On peut se demander à juste titre pourquoi les eaux du KAROKORO continuent à se déverser au Mali en l’absence d’un barrage de type FOUM LEGLEITA.

Mines et hydrocarbures : L’exploitation actuelle des mines et des hydrocarbures est une espèce de pillage toléré…. Profiter de ces ressources ne peut que passer par une révision immédiate de tous les contrats et autres accords non déclarés. Mis à part la SNIM, les autres Compagnies Minières existantes ou annoncées ne cèdent que moins de 10% à notre pays, avec la bénédiction de notre gouvernement… et sans aucune idée sur les quantités produites et leur destination. En l’absence d’un Bureau de poinçonnage, seules les statistiques de l’exploitant sont disponibles… Cet office nécessite que le désir et la volonté de le faire (décret). Le poinçonnage oblige à un raffinage sur place créateur de valeur ajoutée… tous les producteurs d’or ont créé ce type de structure. Sachons que les Multinationales ne sont pas des « enfants de chœur » et ont souvent des choses à cacher. Nos recettes minières doivent être la résultante d’une clé de répartition progressive, liée au niveau de production. Pour l’or, on peut définir notre part sur la base des onces produites tenant compte d’un délai de récupération du capital investi accepté par les 2 parties : de 100 000 à 250 000 onces, l’État reçoit une redevance, impôt non compris, de 7%. De 250 001 à 500 000 onces, la redevance est de 12%. De 500 001 à 1 million d’onces, la redevance est de 18%. De 1 million une once à 1,4 million, la redevance est de 24%. De 1 million 400 001 à 1,9 million, la redevance passe à 35%. De 1,9 million à 2,5 millions, la redevance est portée à 40%… Pour plus, on stabilise à 50/50. Pour les autres produits et les hydrocarbures, le même schéma de répartition de la production doit être retenu. Pour le gaz, un volume en mètres cubes doit déterminer de façon progressive les redevances… toutefois, en confiant à BP Birallah toute possibilité de confusion entre sa production et celle du champ Sénégalo-mauritanien est à craindre. La révolution gazière doit être préparée en amont et en aval. Le gaz, en plus des exportations du GNL, doit conduire à une baisse de prix favorisant les investissements directs, en particulier pour pallier au déficit industriel. Il faut dès maintenant réfléchir à : – un gazoduc entre nous et l’Europe, soit par terre soit par les Îles Canaries et les Açores. – Un Gazoduc vers le Nord du pays pour relancer la SNIM par la production électrique à bas prix… baissant les coûts de transport en électrifiant le Train et créant les conditions d’installer une aciérie et une unité de pelletisation. Un gazoduc sur le Mali piégeant le marché malien. – Des unités de production de l’énergie électrique à des prix compétitifs pour une option d’industrialisation du pays… Le secteur, réduit à des projets fictifs, est ignoré par un « dépliant touristique » pris pour un Code des Investissements. Pour indiquer les effets progressifs de ce levier de croissance sur les problèmes économiques : (Chômage, formation, routes, transport urbain par gaz… Gaz de ville, valorisation de nos produits). L’effet gaz sur les coûts doit assurer une compétitivité qui renforcera nos termes de l’échange factoriel dopant la Monnaie nationale. Les revenus des Mines et des hydrocarbures doivent non seulement améliorer la vie des citoyens par l’affectation de 15% des redevances à la baisse des prix des produits de première nécessité, mais aussi 10% des redevances pour assurer des compléments de revenus mensuels aux handicapés chefs de famille et aux femmes chefs de famille qui élèvent plus de 3 enfants. Le pouvoir d’achat : Réduire le chômage de toute forme à moins de 12% serait un levier fondamental de distribution élargie de revenus qui boostera la demande du marché local. Toutefois, les salaires doivent signifier un pouvoir d’achat. Pour contenir le même pouvoir d’achat, le salaire doit être indexé sur le taux de l’inflation effective par année. Ce revenu mensuel doit se baser sur un minimum (SMIG) qui ne peut se définir par un simple accord entre syndicat et patronat ou une décision gouvernementale. Tenant compte d’un seuil de pauvreté fixé à 3$/personne/jour et d’une famille moyenne de 7 individus, le SMIG se calcule et s’impose… l’objet est que la famille puisse disposer de 21$/jour, soit environ 750 MRU. Sur cette base, le SMIG est calculé en considérant que 2 adultes de chaque famille travaillent. Le SMIG est de 11 250 MRU par mois… et il permet à une famille de vivre avec le seuil de pauvreté. L’État providence que nous désirons doit activer le levier de solidarité sociale qui appuie les familles pauvres qui n’ont pas un revenu régulier et en particulier les chefs de famille ayant à élever sans appui plus de 3 enfants ou des orphelins. Le même appui doit être assuré aux handicapés. Les subventions des produits de premières nécessités doivent être ajustables pour déflater la hausse des prix … L’État « glouton » doit réduire un train de vie caractérisé par toutes sortes de gaspillage et détournements de deniers publics … Gonfler perpétuellement le budget se fait aux dépens des citoyens, du marché et des investissements. En effet, la fiscalité déflate le pouvoir d’achat et peut « doper » la hausse des prix, elle est à même de susciter l’inflation. Combattre l’inflation sans la créer passe par une refonte adaptée de la fiscalité « sans tuer le veau et sans vider la calebasse ». La TVA, qui n’est autre qu’une « Taxe sur la Consommation » (TSC), doit être ramenée à un plafond de 8% et à moins de 3% pour les produits de première nécessité. Le cordon douanier doit être assoupli car il n’y a aucun honneur à clamer une recette de plusieurs centaines de milliards répercutés sur le consommateur, tassant son pouvoir d’achat. La fiscalité et para-fiscalité sur les hydrocarbures doivent être baissées de 50%. Par contre, d’autres mesures de compétitivité fiscale peuvent être exploitées, gonflant le budget et instaurant une équité sociale : – impôt sur la fortune – impôt sur la richesse immobilière (bâtie ou vierge), tout en surveillant la hausse des loyers. L’État providence doit veiller à la gestion de ses nécessaires entreprises par un contrôle permanent et un choix motivé des membres des conseils d’administration et des Directeurs… La SOMELEC, la SNDE, les ports et le laisser-faire du privé et en particulier des entreprises de communication, contribuent à l’inflation en soutenant la hausse spéculative des prix. . Une politique clémente des prix est faisable si l’État se dégage de la protection intéressée de nos « Capitaines (pas d’industrie) de Commerce ». La détermination du système de formation des Prix est trop sérieuse pour être laissée aux Commerçants. Un service du commerce soutenu par les douanes et les statistiques des ports pour déterminer le coût CIF ou CF du produit importé tout en veillant à protéger nos produits locaux similaires. Ainsi on peut contenir ou juguler une hausse de prix, souvent argumentée comme d’origine extérieure. Parallèlement, le Ministère doit se doter d’une Agence Indépendante de « Poids, de Mesures et de Traçabilité… Achetons-nous, aujourd’hui, un vrai Kg de riz, un litre de lait ou d’eau ou d’essence, un Kwh, un mètre d’Ezbi ? Sans cette Agence, la baisse des offres de tout produit mesurable est une hausse déguisée des prix. La baisse des prix des denrées de première nécessité, celles des hydrocarbures, des consultations médicales, des médicaments génériques et de certains autres services… cette panoplie de mesures stabilisera, remarquablement, le taux d’inflation. Ce soutien du consommateur, par une volonté de l’État de protéger le pouvoir d’achat, ne nécessite que des mesures faisables… qui ne dérangeront qu’une oligarchie composée de prédateurs économiques et de leurs parrains…

Conclusion de l’approche économique. Conclure serait un parcours du combattant que je ne peux assurer pour un ensemble de raisons objectives et subjectives… Je tenais en m’appuyant sur la problématique du chômage, des revenus, et du pouvoir d’achat, en visitant certains secteurs de notre économie… de me faire rêver à une Mauritanie, certes virtuelle, mais ayant tous les atouts pour être et contenir un peuple clochardisé, par une oligarchie sans aucun pédigrée. Ce groupe de moins de 200 familles a été créé ex nihilo par les privilèges octroyés par des pouvoirs mafieux… Par leurs banques, ils ont la main haute sur le crédit à l’économie. Par la création de la Monnaie scripturale, ainsi, tout financement est « piégé » à leur profit… Allez chercher un crédit ailleurs si vous n’êtes pas de la « Famiglia ». J’ai omis certains secteurs comme l’industrie oubliée par les gouvernants incapables de définir une stratégie de développement de cette activité : pas d’industrie lourde, pas de substitut-import, pas d’industrie légère… et pas de volonté de transformation de nos ressources minières. L’infrastructure, aussi, a été omise pour son incapacité à jouer un rôle structurant de l’économie malgré le volume des financements… et surtout les dettes prenant le peuple et ses futures générations en otages. Appréhender la dette par rapport au PIB, c’est cacher des réalités plus amères… en effet, la comparaison doit se limiter à la dette par habitant. Je ne fais pas campagne contre la dette, mais je me permets de distinguer 2 types de dette : – Une dette développante qui permet de financer des projets capables au MOINS de générer le service annuel de cette dette… et tout apport supplémentaire boostera la croissance. – Une dette destinée à la consommation, au fonctionnement, ou à des détournements. Cette dette ne générant aucun moyen de remboursement est néfaste. Son remboursement se fera par une ponction sur les moyens budgétaires réduisant les possibilités d’affectation vers les investissements sociaux… et la croissance. L’infrastructure, dans son état actuel, se résume aux routes non praticables, aux barrages défectueux, et à des centres urbains érigés en grosses Kebba désarticulées et sales… Nouakchott est la plus importante Kebba du pays. Avec une gouvernance plus proche du citoyen dont il est le bénéficiaire principal, nous pouvons créer une autre Mauritanie … En dernier, on peut affirmer que nous possédons les moyens de notre émancipation et celles de satisfaire nos citoyens. La gouvernance traditionnelle est notre handicap majeur qui se traduit par la concentration du Revenu National entre les mains d’une oligarchie qui « broute » tout… et réduit nos citoyens à une marginalisation paupérisante. La bonne gouvernance passe par la volonté de ceux qui nous gouvernent d’arrêter le transfert du pouvoir d’achat des citoyens pour engraisser une poignée de privilégiés. Faut-il relire ce qui est écrit plus haut en définissant la répartition équitable des revenus comme objet fondamental, garant d’une justice sociale ? Faut-il supprimer un ensemble de structures (Hautes Autorités Projets, Taazour, CSA et le Conseil économique et social) qui, non seulement ont montré les limites de leurs actions, mais aussi, tout en dépossédant les départements ministériels de leurs prérogatives pour faciliter les manipulations des moyens financiers ? Faut-il revoir et définir les missions de gestion des Conseils d’administration réduits à des « Charges » pour satisfaire des « clients » dont certains ne peuvent pas lire un Bilan ? Le Président et les membres sont, souvent, à la solde d’un DG qu’ils sont censés diriger, orienter, et contrôler. Ces CA, dont certains Présidents font des mandats illégalement renouvelables… certains sont là depuis plus d’une décennie. Bien qu’il soit responsable, le conseil est rarement poursuivi en cas de malversations ou d’aliénation des biens de la société. Les commissaires aux comptes obligatoires et très coûteux répètent pendant tous leurs mandats le même disque… et les procédures comptables servent à mieux camoufler les agissements financiers de l’entreprise. La bonne gouvernance ne peut se faire sans une réduction rigoureuse, suivie, et contrôlée du Train de vie de l’État (salaires, émoluments, voyages, fêtes, réunions, et mauvaises affectations des budgets à des structures sans rentabilité).

À suivre…

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