New-York : Ghazouani supervise l’ouverture du Forum sur l’Afrique et le financement des crédits du marché carbone

Sep 24, 2024 by maya agaly

Le Président de la République et Président de l’Union africaine, M. Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a ouvert, lundi matin, en marge de la 79ème session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies à New York, le Forum sur l’Afrique et le financement du marché du carbone.

Dans un discours prononcé à cette occasion, Son Excellence le Président de la République, et Président de l’UA, Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, a déclaré que l’Afrique “vit un double paradoxe saisissant : elle est le continent qui contribue le moins à la production de gaz à effet de serres et celui qui pâtit le plus de ses effets dévastateurs”, ajoutant que c’est le continent qui a “le plus grand potentiel d’énergie renouvelable et le moins d’offre énergétique, avec plus de 600 millions d’Africains qui n’ont pas accès à l’électricité ; alors même que le premier des sept Objectifs de développement durable est d’assurer l’accès universel à des services énergétiques fiables, durables”.

Voici la teneur du discours prononcé par le Président de la République, Président de l’Union Africaine devant les participants au Forum « Alimenter l’Afrique : relever le défi du trilemme énergétique et des impacts du changement climatique grâce au financement des crédits du marché carbone » :

“Excellence, M. Brice Clotaire Oligui Nguema (Président de la République du Gabon) ;

Excellence, M. Tiemoko Meyliet Koné (Vice-Président de la République de Côte d’Ivoire) ;

Excellence, M. Aziz Akhannouch (Chef du Gouvernement du Royaume du Maroc) ;

Excellence, M. Babjide Sanwo-Olu (Gouverneur de l’État de Lagos, Fédération du Nigéria) ;

Excellence, M. John Olajide, Président du Conseil de Corporate Council on Africa ;

Excellence, Mme Florizelle Liser, PDG du Corporate Council on Africa ;

Excellence, Mme Leila Ndiaye, Présidente de l’Alliance de la Diaspora Afro-Caribéenne ;

Mesdames et Messieurs,

Je tiens, tout d’abord, à remercier les responsables du Conseil des entreprises américaines pour l’Afrique (CCA), l’Alliance Afro-Caribéenne et de la Diaspora (ADA), pour leur aimable invitation et pour la précieuse opportunité que nous offre ce panel pour échanger autour du potentiel de l’Afrique en énergie renouvelable ainsi qu’au tour de la possibilité de le développer en s’appuyant sur les financements crédits du marché carbone, en vue de relever les défis énergétiques et du changement climatique et construire, ainsi, un développement plus résilient et plus durable.

Par rapport aux termes de cette thématique, je voudrais d’abord souligner que l’Afrique vit un double paradoxe saisissant : elle est le continent qui contribue le moins à la production de gaz à effet de serres et celui qui pâtit le plus de ses effets dévastateurs.

D’autre part, c’est le continent le mieux doté en potentiel d’énergie renouvelable et le moins fourni en énergie, avec plus de 600 millions d’africains sans accès à l’électricité ; alors même que la cible numéro un de l’ODD 7 est de garantir l’accès, de tous, à des services énergétiques fiables, durables et à coût abordable.

L’Afrique, qui abrite un sixième de la population mondiale, représente moins de 6 % de la consommation mondiale d’énergie et produit à peine 2 % des émissions mondiales cumulées. Pourtant, elle concentre 60 % du potentiel solaire mondial, 40 % des minéraux stratégiques nécessaires à la décarbonation et dispose de ressources éoliennes et hydroélectriques considérables, et d’un énorme potentiel d’hydrogène vert.

Ainsi, par exemple, mon pays, la Mauritanie, possède un potentiel d’énergies renouvelables de plus de 4 000 GW dont 500 GW de potentiel commercial utilisables aujourd’hui sans grandes contraintes techniques ou environnementales et avec une complémentarité exceptionnelle entre le solaire et l’éolien.

Notre ambition, à terme, étant de capter 1% du marché mondial de l’hydrogène et 1,5% de celui de l’acier vert, à l’horizon 2050. Nous avons signé plus d’une dizaine de protocoles d’accords dont deux en phase avancée de préparation pour un investissement avoisinant 50 milliards de dollars et dont l’impact estimé sur l’économie nationale serait un taux de croissance de 10% par an pendant 20 ans.

Pour libérer cet énorme potentiel énergétique, la Mauritanie, comme le continent africain dans son ensemble, a besoin d’une coopération nord-sud plus vertueuse, tenant compte des contraintes spécifiques du continent qui doit combiner les impératifs de développement et la lutte contre le Changement climatique.

Tout comme elle a besoin du transfert de technologie à travers notamment la systématisation du recours au Contenu local dans tous les projets structurants.

D’autre part, l’utilisation de ce potentiel requiert des investissements massifs en infrastructures ainsi qu’un accès équitable aux ressources financières disponibles, en particulier les financements dits climatiques de manière à lui permettre de tirer parti des opportunités offertes par l’économie verte.

Il est donc nécessaire d’activer le financement climatique et d’en faciliter l’accès aux africains à travers la dynamisation du marché du carbone dont le rôle pourrait être capital.

Et je suis sûr que les échanges que nous aurons, tout au long de ce forum, contribueront à dégager des pistes susceptibles de relancer le marché carbone et de le rendre plus significativement accessible aux pays africains les aidant ainsi à libérer leur potentiel en énergie renouvelable et à accélérer le développement durable et inclusif du continent.

Je vous remercie.”

Outre le Président de la République, le forum a connu la participation du Ministre chargé du Cabinet du Président de la République, M. Nani Ould Chrougha ; du Ministre de l’Economie et des Finances, M. Sid’Ahmed Ould Bouh, de la Ministre de l’Environnement et du Développement Durable, Mme Massouda Mint Baham, et Mme Cissé Mint Boïda, Ambassadrice de la Mauritanie aux Etats-Unis d’Amérique.

AMI

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