Tension diplomatique entre l’Algérie et les pays du Sahel après la chute d’un drone près de la frontière avec le Mali

La tension entre l’Algérie et le trio des pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso) s’est intensifiée suite à l’incident de la chute d’un drone. Le gouvernement algérien a annoncé, ce lundi, son rejet catégorique des « accusations graves » formulées par le gouvernement de transition du Mali, ainsi que du communiqué du Conseil des Chefs d’Etat de l’Alliance du Sahel qui dénonce la chute d’un drone par l’armée algérienne, affirmant qu’il appartient à l’armée malienne.

L’Algérie avait annoncé le 1er avril dernier avoir abattu un drone de reconnaissance armé qui violait son espace aérien près de la frontière avec le Mali, qualifiant l’incident de « violation flagrante de sa souveraineté ».

En réponse, le Mali, le Niger et le Burkina Faso ont rappelé, dimanche, leurs ambassadeurs réciproques en Algérie, accusant ce dernier d' »acte d’agression délibéré », considérant que le drone abattu appartenait à l’armée malienne et était en mission près de la frontière commune.

L’Algérie a réagi par un communiqué ferme, affirmant que « les allégations émises par le gouvernement de transition du Mali sont fausses, dénuées de fondement et constituent une tentative désespérée de détourner l’attention de l’échec du projet de coup d’Etat qui a provoqué une instabilité ».

Le communiqué algérien a affirmé que « mêler le nom de l’Algérie à des allégations concernant le terrorisme est une démarche qui manque de sérieux et ne mérite pas de réponse », soulignant que « l’incapacité réelle à faire face au terrorisme au Mali a poussé les autorités actuelles à recourir à des mercenaires qui ont longtemps nui au continent africain ».

L’Algérie a exprimé son regret quant à l’adhésion du Niger et du Burkina Faso à ce qu’elle qualifie de « prétextes fallacieux » des autorités maliennes, condamnant ce qu’elle considère comme un « langage indécent et injustifiable » dans les déclarations émises par les trois pays.

Enfin, l’Algérie a annoncé le rappel de ses ambassadeurs au Mali et au Niger pour consultation, ainsi que le report de la prise de fonction de son nouvel ambassadeur au Burkina Faso, en application du principe de réciprocité.