Biram : « Le dialogue est entre les mains du Président et Moussa Fall n’est pas neutre »

Le président du mouvement « IRA », le député Biram Dah Abeid, a commenté la conférence de presse du coordinateur du dialogue, Moussa Fall, en considérant que ses propos selon lesquels les interlocuteurs sont les partis politiques reconnus et les récents candidats à la présidentielle, ainsi que d’autres parties. Cela ne constitue pas une méthode de solution, car c’est le Président de la République qui décide du dialogue.

Biram a affirmé dans des enregistrements audio que « pour que le dialogue soit sérieux et qu’il y ait de l’espoir, le Président doit assumer ses responsabilités devant tout le monde et définir les objectifs. C’est alors, et seulement alors, que les politiciens pourraient exprimer leurs points de vue ».

Il a ajouté que « tout le monde sait que lorsque le Président décide du dialogue sans pression ni reconnaissance de la crise, c’est pour un but précis et non par bienveillance envers l’opposition. Il y a donc des circonstances difficiles qui nécessitent le dialogue et l’opposition a exercé des pressions à cet égard durant le dernier mandat, mais le président et sa majorité l’ont rejeté ».

Biram a poursuivi : « Maintenant, alors qu’il cherche des élections sur mesure pour éviter la défaite, il a créé un dialogue au niveau intérieur et a réussi, tandis que le régime a emprisonné des centaines de personnes et les a torturées, sans dialoguer avec les morts ni permettre leur autopsie ».

Il considère que « la méthodologie de Moussa Fall n’est pas appropriée, et qu’il y a une préparation à la mollesse et au blocage », en soulignant que « le délai imparti pour le dialogue témoigne du manque de sérieux du régime, et cela se comprend ».

Biram a déclaré : « Je ne comprends pas le lien entre le dialogue et les élections, car la loi sur les partis à été privée de l’essence même de la démocratie. Le Président doit clarifier et définir un calendrier et s’engager à avancer sur le dossier du dialogue. » Il a estimé que « les propos de Moussa Fall sur des conditions impossibles ne sont pas exacts, il n’existe pas de conditions qui ne soient pas crédibles pour le dialogue. »

Il a ajouté que « la politique en Mauritanie est parfois infiltrée par certains militaires armés qui considèrent cela comme une légitimité, d’autres y entrent pour l’argent ou pour servir le régime. Quant d’autres, en revanche, y accèdent par la lutte et la vision, et c’est cela la véritable doctrine politique. »

Il a insisté sur le fait que « tant que l’injustice et les violations persistent, il est impossible de parler de dialogue. Le régime va-t-il libérer les prisonniers politiques et cesser d’utiliser la justice, la corruption, le vol et le favoritisme ? »

Biram a souligné que « la confiance se construit en changeant les manifestations flagrantes de l’injustice, de l’oppression, du vol et du favoritisme. Il est impératif d’appliquer la Constitution et la loi. C’est ensuite que le dialogue pourra avoir lieu. »

Il a critiqué la loi sur les symboles, la considérant comme « incompatible avec le dialogue. L’Europe l’a abandonnée depuis la Révolution française. Cette loi causera des problèmes au Président, et ses prédécesseurs n’en pas fait usage, elle ne s’applique que dans certains cas. »

Il a donné l’exemple d’un haut responsable : « Il est apparu armé, menaçant de renverser le régime. Puis, il est revenu au pays et est devenu ami avec le Président, avec lequel il dîne, paraît-il. N’est-ce pas une preuve de sélectivité ? ».

Il a conclu en disant que « Moussa Fall ne peut pas être considéré comme distant des acteurs politiques. Certes, il n’appartient pas au parti de la majorité, mais il est l’un des principaux soutiens du Président. Il a été nommé à des postes prestigieux, il est loyal envers Mohamed Ould El-Ghazouani, c’est un homme vertueux. Cependant, nous ne pouvons pas accepter l’illusion de sa neutralité. »