Sidi Tah à Jeune Afrique : « J’ai une vision pratique pour transformer la Banque africaine en un moteur de développement du continent »

Dans une longue interview accordée au magazine Jeune Afrique, le candidat mauritanien à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD), Sidi Ould Tah, a révélé sa vision ambitieuse pour transformer la performance de l’institution continentale. Il a souligné que son expérience de dix ans à la tête de la Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA) lui donne un avantage dans la course à la présidence.

« Je suis le seul candidat qui a dirigé une banque multilatérale et réalisé un saut qualitatif », a déclaré Ould Tah, expliquant avoir multiplié par 12 les approbations annuelles de la banque et réduit les créances douteuses de plus de 10% à moins de 0,5%.

Ould Tah a affirmé qu’il poursuivrait un projet global baptisé « Les quatre points clés », qui se concentre sur la mobilisation des capitaux, la réforme de l’architecture financière de l’Afrique, la transformation du boom démographique en une force productive et le soutien à l’industrialisation et à une exploitation plus efficace des ressources naturelles.

Interrogé sur sa concurrence avec l’actuel président de la BAD, Ould Tah a affirmé ne se comparer à personne : « Il ne faut pas se définir par rapport aux autres. Il faut rester fidèle à soi-même. »

Il a également indiqué que, s’il était élu, il consacrerait les 100 premiers jours de son mandat à une série de consultations approfondies avec les actionnaires, les partenaires de développement et la société civile afin d’identifier les faiblesses et d’améliorer la transparence et l’efficacité au sein de la banque.

Ould Tah a conclu son interview par un message ambitieux : « Je crois que l’Afrique n’a pas besoin de plus d’aide mais plutôt de partenariats rentables. Et c’est ce que je cherche à réaliser à travers la Banque Africaine de Développement. »