Depuis fin février 2025, les autorités mauritaniennes procèdent à des arrestations quasi quotidiennes ciblant les migrants en situation irrégulière, notamment les ressortissants d’Afrique subsaharienne, selon InfoMigrants.
Le site Internet précise que ces mesures ne se limitent pas aux migrants en transit vers l’Europe, mais touchent également ceux qui résident dans le pays depuis des années, notamment les étudiants, les travailleurs et les personnes en situation de vulnérabilité.
Le nombre de migrants en Mauritanie est estimé à environ 200.000, selon l’Organisation internationale pour les migrations. La plupart vivent dans la capitale, Nouakchott, et dépendent d’un travail simple et informel. Mais la campagne en cours a créé la panique parmi eux. Beaucoup se cachent, de crainte d’être arrêtés et expulsés de force.
Abdoulaye Diallo, président de l’association « Ensemble pour un avenir meilleur », a qualifié la situation d' »extrêmement critique ». Il a souligné que la police n’hésite pas à interpeller des personnes à leur domicile, voire sur le chemin du travail, pour les expulser ensuite vers des villes frontalières comme Rosso (avec le Sénégal) ou au Mali.
Dans un témoignage diffusé par le site Info Migrants, une dame du nom de Camara a raconté comment son domicile a été perquisitionné alors qu’elle était allongée. Elle dit avoir été battue par un agent de sécurité, puis emprisonnée pendant une semaine, sans nourriture avant d’être expulsée vers le Sénégal, malgré sa grossesse et la présence de sa fille, qui l’accompagnait.
De son côté, un étudiant du nom d’Adamo a exprimé sa crainte d’être arrêté malgré la possession d’une carte d’étudiant, ce qui l’a poussé à quitter temporairement la Mauritanie pour le Sénégal et à revenir encore une fois pour justifier sa présence avec un nouveau visa valable 90 jours.
Les observateurs estiment que la campagne actuelle est liée à l’accord signé entre la Mauritanie et l’Union européenne en mars 2024, qui comprend un financement de 210 millions d’euros pour renforcer la coopération en matière de migration en démantelant les réseaux de passeurs, en construisant des centres de détention et en intensifiant les contrôles aux frontières.
Bien que le gouvernement mauritanien nie l’existence d’une nouvelle politique migratoire, qualifiant ce qui se passe de « procédures de routine », comme l’a déclaré le ministre des Affaires étrangères Mohamed Salem Ould Merzoug, les organisations de la société civile confirment que ces pratiques aggravent la situation des migrants, forçant beaucoup d’entre eux à se cacher ou à demander d’urgence un permis de séjour.
Un travailleur humanitaire, qui a requis l’anonymat, a déclaré que les centres d’enregistrement des migrants connaissent une surpopulation sans précédent, compte tenu de la lenteur des procédures et de la complexité du nouveau processus de visa électronique. Il a ajouté qu’une période de grâce aurait permis d’éviter cette escalade soudaine.
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