Une enquête internationale révèle des violations commises par Wagner contre des civils avant son départ du Mali

Juin 12, 2025 by maya agaly

Une enquête conjointe menée par le journal français Le Monde et l’organisation Forbidden Stories, en collaboration avec plusieurs médias internationaux, a révélé de graves violations commises par le groupe paramilitaire russe Wagner contre des civils au Mali, avant son retrait du pays.

L’enquête s’appuie sur des témoignages et des preuves accablantes faisant état d’arrestations arbitraires, de détentions secrètes et de tortures systématiques, ayant parfois conduit à la mort.

Selon l’enquête, les victimes étaient majoritairement issues de groupes sociaux que les autorités associent aux mouvements jihadistes ou séparatistes, notamment les Peuls et les Touaregs. De nombreux civils ont été arrêtés sans mandat et détenus dans des camps de l’armée malienne, où ils ont subi de sévices infligés par des membres de Wagner.

Parmi les témoignages recueillis figure celui de “Nomi”, un commerçant peul d’une cinquantaine d’années, arrêté le 31 juillet 2024 dans son village de Tola. Il affirme avoir été torturé par simulation de noyade et brûlures, et avoir assisté à l’exécution de cinq hommes devant ses yeux. Libéré après quatre jours de détention, il souffre encore de graves séquelles psychologiques et vit désormais réfugié en Mauritanie, comme des dizaines de milliers de Maliens fuyant la spirale de violence.

L’enquête indique aussi que Wagner a utilisé au moins six bases militaires comme centres de détention pour civils : à Bapho, Kidal, Nampala, Niafunké, Sévaré et Sofara. Certaines de ces installations appartenaient auparavant à la mission de l’ONU au Mali avant d’être reprises par l’armée malienne et Wagner après le retrait de la MINUSMA en 2023.

Le rapport décrit un schéma récurrent de torture dans ces lieux : coups portés à l’aide de câbles et de bâtons, simulation de noyade, privation d’eau et de nourriture, brûlures infligées volontairement. Les témoins rapportent également que les éléments de Wagner diffusaient de la musique à fort volume pour couvrir les cris des détenus. L’un d’eux affirme que les prisonniers étaient “battus comme des chiens”.

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