Un expert politique à TTV : Le retrait de Wagner ne signifie pas un désengagement de la Russie dans la région

Dans une interview accordée à la chaîne TTV, le professeur de sciences politiques Mohamed Mahmoud Ould Al-Ma’loum a déclaré que le retrait du groupe russe Wagner de la région du Sahel ne constitue pas un désengagement de la Russie, mais plutôt un repositionnement stratégique annonçant une nouvelle phase de présence officielle russe en Afrique.

Ould Al-Ma’loum a précisé que “l’État russe a décidé d’intégrer les éléments de Wagner dans une nouvelle structure officielle appelée le Corps africain, placé sous l’autorité du ministère russe de la Défense”. Il a indiqué que ce corps est dirigé par Yunus-Bek, vice-ministre de la Défense russe, une figure d’origine musulmane, qui sera chargé des relations avec des pays comme le Mali, le Niger, le Burkina Faso, le Tchad, la Libye et la Centrafrique.

Selon lui, le départ soudain de Wagner pourrait offrir un avantage psychologique aux groupes armés, comme cela s’est produit en Syrie, ce qui pourrait menacer la stabilité du Mali. Il a ajouté que la présence du Corps africain sur le terrain pourrait permettre un redéploiement rapide pour contrer les mouvements armés, notamment face au risque croissant de leur avancée vers la capitale, Bamako.

L’expert a souligné que la faiblesse de l’État central malien représente une menace directe pour la Mauritanie, qui partage avec le Mali une frontière de 1 200 km. Il a mis en garde contre le fait qu’un effondrement de la situation au Mali rendrait difficile pour Nouakchott de contenir les groupes jihadistes, dans un contexte où l’État mauritanien reste fragile face aux défis actuels.

Ould Al-Ma’loum a conclu en affirmant que le vide laissé par le retrait de Wagner pourrait être exploité soit par les groupes jihadistes, soit par l’Algérie, soit par le Corps africain, soulignant que la région se dirige vers une complexité sécuritaire accrue à moyen et long terme.