Ancien ministre des Affaires étrangères : Les pays du Sahel souffrent d’un « défaut congénital » dans leur formation

Juin 23, 2025 by maya agaly

L’ancien ministre mauritanien des Affaires étrangères, Mohamed Vall Ould Bellal, a déclaré que la crise sécuritaire et politique dans la région du Sahel provient essentiellement d’un « défaut congénital dans la formation de l’État », estimant que le problème principal ne réside pas uniquement dans le terrorisme, mais dans la structure même sur laquelle les États de la région ont été construits depuis la colonisation.

Lors de sa participation à un séminaire organisé par le Centre Sahel pour l’expertise et le conseil, Ould Bellal a expliqué que la colonisation européenne a fondé les pays du Sahel en privilégiant le Sud, tandis que le Nord a été marginalisé et désertique, ce qui a créé une rupture géographique et socioculturelle dont les effets sont toujours présents aujourd’hui. Il a souligné que cette origine historique a engendré un environnement propice aux crises actuelles.

Il a ajouté que les pays du Sahel n’ont pas encore réussi à sortir de ce dilemme structurel, dans un contexte géopolitique nouveau qui nécessite une conscience différente et une approche nouvelle reconnaissant les changements intervenus dans la carte des influences et des pouvoirs. Il a appelé à un dialogue national global qui repense les fondements essentiels de l’État.

Concernant la Mauritanie, Mohamed Vall Ould Bellal a déclaré que l’État « est né d’une mère qui l’a rejeté et d’un père adoptif qui est la France », en référence aux contradictions qui ont accompagné la formation de l’État national. Il a ajouté : « Il faut se demander : est-il suffisant de se tenir à l’écart de ce qui se passe au Mali ? Nous sommes à côté de l’incendie, et il faut adopter une politique diplomatique active qui prenne en compte la spécificité de la région ».

Il a également appelé à combiner la diplomatie douce, à travers les liens spirituels et tribaux, avec la construction d’une véritable force de dissuasion, insistant sur l’importance de surveiller les zones frontalières, notamment Kayes, Silbabé et Bouki, afin de couper la propagation de la violence.

Il a conclu que faire face aux défis actuels dans le Sahel demande plus que de simples plans de sécurité, mais une refondation de l’État sur de nouvelles bases tenant compte de la réalité géographique, sociale et politique de la région.

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