Colonel de l’armée : Tout assaut contre Nouakchott nécessite de franchir 1 800 km… Ce qui confère à la Mauritanie un avantage sécuritaire

Juin 24, 2025 by maya agaly

Le colonel Sidi Mohamed Ould Hdid, directeur de la communication et des relations publiques de l’armée mauritanienne, a affirmé que les groupes extrémistes s’appuient dans leur expansion sur trois étapes fondamentales : commencer par des actes de violence ciblés et le recrutement de volontaires, semer le chaos, puis imposer leur contrôle par la terreur. Il a souligné que comprendre ces méthodes permet de les contrer efficacement.

Cette déclaration a été faite lors de sa participation à un séminaire organisé par le Centre Sahel pour l’expertise et le conseil. Le colonel a analysé l’environnement propice recherché par les groupes armés, caractérisé en général par un vide sécuritaire, la faiblesse des structures étatiques, et la présence de populations pauvres et marginalisées. Il a estimé que ces conditions ne sont pas réunies en Mauritanie.

Le colonel a précisé que les forces armées mauritaniennes contrôlent l’ensemble du territoire national, en l’absence de zones difficiles d’accès ou de refuges sûrs, et a mis en avant le succès du dialogue intellectuel avec les extrémistes, qui a démontré l’absence de terreau culturel favorable à l’idéologie violente dans le pays.

Ould Hdid a détaillé les piliers de la stratégie sécuritaire mauritanienne mise en place depuis les attaques de Lemgheity et Tourine, et qui a produit des résultats concrets. Cette stratégie comprend :

  • L’aspect sécuritaire et militaire : restructuration de l’armée, modernisation des forces aériennes et navales, création d’unités spéciales, de troupes de marines et d’un bataillon logistique.
  • L’aspect intellectuel : dialogue avec les extrémistes et implication des oulémas.
  • L’aspect juridique : adaptation des textes législatifs aux nouveaux défis sécuritaires.
  • L’aspect économique : assèchement des sources de financement du terrorisme et surveillance des activités suspectes.

Le colonel a précisé que la zone militaire fermée au nord du pays, s’étendant sur 342 km² jusqu’à la région de Gleiwatt, constitue une barrière stratégique qui empêche les groupes armés de réduire leurs lignes de ravitaillement ou de s’infiltrer à l’intérieur du pays, ajoutant que cette zone est surveillée en permanence et qu’aucun véhicule ne peut y pénétrer sans être identifié par l’armée.

Il a souligné qu’une éventuelle attaque en provenance de zones comme Taoudeni ou Tombouctou nécessiterait de parcourir des distances pouvant atteindre 1 800 km, ce qui représente un obstacle naturel et sécuritaire qui limite considérablement le risque d’infiltration. Il a également indiqué que l’intégration des drones dans le dispositif national de défense constitue un outil avancé pour surveiller les déplacements suspects.

En conclusion, il a affirmé que les groupes extrémistes s’installent toujours là où l’État est absent, ce qui fait du maintien d’une présence sécuritaire et d’un développement équilibré la première ligne de défense de la Mauritanie contre toute menace potentielle.

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