L’ancien président du parti Tawassoul, Mohamed Jemil Ould Mansour, a fait part de son espoir par rapport au régime du président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, considérant que ce régime n’est pas une révolution sur le régime précédent ni une continuité du régime antérieur. Selon la proximité ou l’éloignement de celui qui le précède, l’évaluation du régime actuel sera positive ou négative, affirme Jemil.
Jemil Mansour – qui parlait hier soir dans le cadre d’une interview avec la chaîne parlementaire – considère que l’autorité actuelle ne porte pas la responsabilité exclusive des erreurs du passé, soulignant, en revanche qu’elle assume celles du présent.
Au sujet de sa position par rapport à l’actuel gouvernement, Jemil dit être opposant, ce qui ne l’empêche pas, cependant, de clarifier les choses positives. Par conséquent, il ne fait pas de la surenchère, mais, il critique et oriente. Il ajoute :
« La situation actuelle, du fait de l’existence du nouveau régime, nécessite un certain niveau de flexibilité et de modération. Le président, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, est à l’écoute de ses interlocuteurs, lors de ses rencontres, attentivement et discute très bien, présente des explications claires, avec un niveau élevé de cohérence et de capacité de persuasion, indépendamment des erreurs éventuelles inéluctables en matière d’application et d’exercice du pouvoir, essentiellement dues aux cadres humains chargés d’exécuter les orientations du président ».
Il estime que « les dirigeants du parti Tawassoul, lors de leur récent congrès, ont exagéré dans leur diagnostic de la situation générale du pays. Certes, il y a des erreurs, des violations et il est nécessaire de faire des réformes. Cependant, cela n’exige pas un certain d’aigreur ».
Jemil Mansour critique les récentes nominations, annoncées par le gouvernement les semaines passées, affirmant qu’elles ne sont pas rassurantes. Car les cadres de l’administration sont devenus une dynastie. Le peuple est lassé de ces gens qui ont la mainmise sur les rouages de l’État.
Il existe des compétences nationales vers auxquelles l’État doit s’intéresser. D’autant qu’il s’agit de compétences qui ne représentent pas les tribus, ni les régions. Or, l’autorité a reconnu que l’administration connaît des dysfonctionnements et des problèmes d’une grande ampleur. Les cadres et jeunes ont besoin de messages d’apaisement ».
Jemil Mansour insiste sur l’importance d’un dialogue entre tous les partenaires politiques du pays. L’autorité met beaucoup de retard dans le lancement du dialogue. Ould Mansour souligne que ce retard n’est pas de mise et rien ne le justifie. De façon objective, affirme-t-il, il soulève des doutes auprès de la population. L’autorité doit donc prendre cela en considération et rassurer l’opinion publique. Il ajoute que l’opposition traverse la phase post-désespoir. Il est donc naturel de parler des erreurs, des lacunes, des dysfonctionnements constatés ».
Jemil Mansour renouvelle son appel à réformer le système électoral de façon immédiate. Car, le chantier de la réforme électorale enregistre un grand retard. Et le pays a besoin d’un dialogue immédiat pour des réformes démocratiques qui garantissent des élections transparentes et honnêtes. L’autorité, comme l’opposition, ainsi que le Parlement et la CENI doivent faire des propositions en vue de conjuguer les efforts pour y arriver ».
En ce qui concerne sa relation avec Tawassoul, qu’il a eu à diriger, Jemil Mansour relève qu’un conflit l’oppose avec la direction du parti, ajoutant qu’il a des impressions négatives au sujet de certaines orientations et décisions. Il conclut : « C’est un fait connu et documenté. Je ne fais pas partie du cercle consultatif dans le parti. Et je suis totalement absent de ce qui s’y déroule ». Toutefois, il dit que son départ de cette formation n’est pas à l’ordre du jour. D’ailleurs, conclut-il, en politique, rien n’est constant et des surprises ne sont pas à exclure, à tout moment ».
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