Dans le cadre d’un partenariat entre la Ville de Paris et la région de Nouakchott en Mauritanie, des efforts sont déployés pour développer l’agriculture urbaine et renforcer la production alimentaire. Cette collaboration prévoit la création d’un espace de production agricole de dix hectares.
La Ville de Paris a décidé de partager son expérience en matière d’agriculture urbaine avec Nouakchott, la capitale mauritanienne, dans le but d’améliorer la sécurité alimentaire locale. Ce projet vise à mettre en place des initiatives agricoles en milieu urbain pour répondre aux besoins alimentaires de la population.
L’initiative comprend l’aménagement et l’équipement d’un espace de production agricole de dix hectares aux abords de la ville de Nouakchott. Ce terrain sera divisé en parcelles individuelles destinées à un usage professionnel et sera mis à disposition de 130 exploitants. Des formations et un accompagnement technique seront également proposés aux exploitants pour les soutenir dans leurs activités.
La collaboration entre Paris et Nouakchott permettra de tirer des leçons des projets précédents menés à Nouakchott et d’apporter des améliorations techniques et organisationnelles aux futurs projets en Mauritanie. « L’évaluation d’un précédent projet mené par Nouakchott a pour objectif de répliquer ce type de projets sur le territoire mauritanien en y apportant toutes les améliorations techniques et organisationnelles nécessaires ou opportunes », souligne David Lacroix, chef du service des techniques du végétal et de l’agriculture à la DEVE. L’École du Breuil, un établissement public parisien, apportera également son expertise en proposant des formations sur l’agriculture urbaine au sein du lycée technique de Nouakchott. Cette collaboration vise à favoriser les échanges de connaissances et d’idées entre les deux parties.
L’objectif de cette initiative est de renforcer la sécurité alimentaire en réduisant la dépendance extérieure et en stimulant la production alimentaire locale. Cependant, il est essentiel de suivre attentivement la mise en œuvre du projet et de s’assurer que les bénéfices de cette collaboration atteignent réellement la population locale, en particulier les exploitants agricoles et les communautés environnantes.
Cette collaboration, bien qu’ambitieuse, est confrontée à des réalités complexes et des défis qui doivent être relevés pour atteindre les objectifs fixés.
La Mauritanie est un pays confronté depuis longtemps à des problèmes de sécurité alimentaire. Plusieurs initiatives ont été lancées, notamment dans le domaine de l’agriculture urbaine et périurbaine, visant à permettre aux citadins de cultiver leurs propres aliments. Bien que ces projets aient amélioré l’accès à une alimentation saine et locale, il est important de souligner que leur portée reste limitée et ne couvre qu’une fraction de la population mauritanienne.
Des techniques agricoles avancées telles que l’irrigation goutte-à-goutte et l’agroforesterie ont également été introduites pour accroître la productivité et la résilience face au changement climatique. Cependant, leur adoption généralisée reste un défi, en raison de contraintes économiques et de l’absence de ressources suffisantes pour former et soutenir les agriculteurs à grande échelle.
Il est important de noter que ces programmes doivent s’adapter aux réalités locales et répondre aux besoins spécifiques des agriculteurs mauritaniens, afin d’assurer leur viabilité et leur pertinence à long terme.
Il est également crucial de reconnaître que la collaboration entre la Mauritanie et Paris est influencée par des intérêts politiques et économiques, tant au niveau national qu’international. Il est essentiel de garantir que les projets agricoles sont axés sur les priorités locales et les besoins des communautés mauritaniennes, plutôt que d’être motivés par des intérêts extérieurs.
En dépit des efforts déployés, des défis persistent dans la réalisation des objectifs de cette collaboration. Les ressources financières limitées et les contraintes structurelles peuvent entraver la mise en œuvre de projets agricoles à grande échelle.
Yamina BENDAIDA.
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