Au cours de la semaine 52 de 2022, la Mauritanie a été frappée par une épidémie de rougeole qui a rapidement pris de l’ampleur. Cette situation a conduit à un pic épidémique enregistré au cours de la semaine 4 de 2023, suscitant des préoccupations quant à la santé publique du pays. Les autorités sanitaires ont signalé un total de 285 cas suspects de rougeole au 7 mai 2023, parmi lesquels 186 cas ont été confirmés positifs. Parmi ces cas confirmés, 70 % étaient des enfants de moins de 15 ans, mettant en évidence la vulnérabilité de cette tranche d’âge face à la maladie.
Le directeur général de la santé publique en Mauritanie, Mohamed Mahmoud Ely Mahmoud, a souligné la présence d’un « échappement vaccinal » concernant le vaccin prescrit contre la rougeole, qui ne serait efficace qu’à 85 %. La dernière campagne de vaccination remonte à 2018, ce qui signifie que la Mauritanie n’a pas procédé à la campagne vaccinale nationale censée être réalisée tous les 3 ou 4 ans depuis maintenant 5 ans. Selon le directeur général, ce retard est dû à un problème de financement de la part de la GAVI, l’Alliance du Vaccin.
Cependant, la Gavi a récemment contredit les déclarations du directeur général de la santé publique en Mauritanie. Evan O’Connell, responsable des relations presse de la Gavi, précise dans un mail adressé à la rédaction que : “« La Mauritanie n’a pas soumis de demandes de financement pour des campagnes de vaccination contre la rougeole auprès de Gavi pour cette année. » . Oubli ou manque de volonté ? Ces informations soulèvent des questions quant à la coordination et à la communication entre les autorités sanitaires mauritaniennes et la Gavi.
Les chiffres révèlent également des lacunes préoccupantes en matière de vaccination. Parmi les enfants âgés de 9 à 59 mois, 57 % n’étaient pas vaccinés contre la rougeole, ce qui souligne l’importance de renforcer les campagnes de vaccination et d’améliorer l’accès aux services de santé. Les taux de couverture vaccinale en Mauritanie sont encore loin de l’objectif fixé par l’OMS et l’UNICEF, qui recommandent une couverture de 95 % pour maintenir l’immunité de la population. En 2021, la couverture vaccinale nationale s’élevait à seulement 63 % selon ces organismes, tandis que l’administration nationale estimait quant à elle une couverture de 89 %.
Plusieurs facteurs peuvent expliquer la propagation de l’épidémie de rougeole en Mauritanie. Outre le faible taux de vaccination, la forte densité de population dans les régions touchées a favorisé la transmission de la maladie. Le camp de réfugiés de M’berra, par exemple, a une densité élevée, ce qui rend les conditions propices à la propagation des maladies infectieuses. De plus, les wilayas de Nouakchott, fortement peuplées, sont également des zones à risque.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la rougeole reste l’une des principales causes de mortalité infantile dans le monde, malgré l’existence d’un vaccin fiable et efficace contre cette maladie. Ses symptômes se manifestent par une forte fièvre, des quintes de toux, un rhume, une irritation et une rougeur des yeux, des maux de gorge et des éruptions cutanées sur l’ensemble du corps.
La situation actuelle de l’épidémie de rougeole en Mauritanie est un rappel urgent de l’importance de la vaccination et de la prévention des maladies infectieuses. En garantissant une couverture vaccinale adéquate, le pays peut protéger sa population, en particulier les enfants, contre la rougeole et éviter de futures épidémies dévastatrices. La coopération entre les autorités sanitaires, les organisations internationales et la société civile est essentielle pour lutter efficacement contre la rougeole et améliorer la santé publique en Mauritanie.
YAMINA BENDAIDA.
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