La démocratie républicaine peut-elle neutraliser les velléités autoritaires d’un élu ou hégémonique d’une oligarchie ou d’une loge maçonnique ? Le menu démocratique des grands penseurs européens, d’Aristote à Montesquieu, Hobbes, Rousseau… mal cuisiné par l’Occident, s’est-il heurté à des civilisations, des cultures et des concepts de pouvoir, ainsi qu’à des schémas d’autorité autres ? La séparation des 3 pouvoirs imposée, définie et limitée notamment par Montesquieu, a-t-elle été usée par le temps ou sabotée par les ajustements déviationnistes… ou Hobbes et son « égoïsme utilitaire » ? Et « l’instinct de domination et de conservation », sont-ils en train de nous dessiner le vrai visage d’un type de démocratie où le peuple n’est sollicité que pour légitimer ses maîtres riches, dignitaires et démagogues par les urnes ? Le vote consacre-t-il la démission du peuple de l’exercice de son pouvoir, légitimant le laisser-faire d’un homme ou d’une oligarchie omnipotente et souveraine ? Une refonte du pouvoir et de son exercice sera très salutaire pour le monde. Faut-il auparavant diagnostiquer les types de pouvoir et d’autorité dans toute société sans schéma préétabli et sans conformisme. Si le dogme politique européen a enterré le rôle de la religion et de ses enseignements il y a 3 siècles… Un nouveau way of life s’attaque aujourd’hui aux lois de la nature : IGV, LGBT, CHANGEMENT DE SEXE, LA SEXUALITÉ NON PROCRÉATRICE, LA SACRALISATION DE LA LAÏCITÉ. Cette vision du monde ne peut plus prétendre à l’universalité… L’occidentalocentrisme a échoué et ses paradigmes ne font plus rêver. La démocratie tant louée est une forme de pouvoir inadaptée pour les autres nations. Peut-on ignorer notre religion, nos mœurs, nos structures d’autorité, notre histoire, nos idées et nos approches philosophiques ? Pour nos peuples, le pouvoir est l’expression d’une autorité indivisible et unique. Par contre, les pouvoirs sont multiples. Tout dans nos sociétés est soumis à un pouvoir, comme le faisait remarquer l’élitiste japonais Yukio Mishima pour des enfants qui jouaient : « tout groupe se plie à la volonté d’un meneur, d’un chef. Dans ce cas, un capitaine d’équipe ou un meneur de jeu. En fonction de l’objet du commandement et de l’environnement, il y a un chef naturel. Les sectes ont des chefs et des khalifes héréditaires ou cooptés qui sont souvent, dans leur autorité absolue, protégés par une certaine sainteté garantie par ce concept de L’Imamat. Les tribus ont des chefs omnipotents, mais souvent contestés sans résultat par des cousins germains, les seuls qui peuvent prétendre à la magistrature. Le chef du village est comme le chef de tribu. L’émir, souvent le plus âgé ou le plus consensuel de la famille émirale, a le pouvoir sur toutes les tribus d’un territoire défini comme un émirat. Il est avant tout le chef des chefs des tribus guerrières qu’il consulte. Les non-guerriers sont ses protégés. Il est l’unique commandant en cas de guerre mais aussi le dernier magistrat qui tranche. L’émir est le seul interlocuteur direct ou indirect de ses pairs. Pour l’ethnie, la chefferie est plus souple et obligatoirement consultative. Une assemblée initie et fixe l’autorité du pouvoir. À ces formes de pouvoir naturel vient se superposer un pouvoir dit « moderne », comme il pouvait y en avoir d’archaïque. Ce pouvoir hérité de la colonisation, une période de soumission totale, devait être installé par une élite aliénée et servile. C’est l’ère des démagogies du pouvoir du peuple souverain. Ce type de pouvoir a été d’une élasticité et d’une souplesse assassines que personne ne pouvait prévoir. Du multipartisme parlementaire au temps des derniers jours de la colonisation, le régime devient présidentiel après les indépendances simulées. Du multipartisme parlementaire, le chef choisi ou imposé phagocyte l’ensemble des forces politiques en les associant temporairement à un simulacre de gouvernance dont il n’est que le préposé. L’indépendance de l’Algérie, la lutte armée des mouvements de libération, Nasser, Tito, Chou en lai, Mao, Sékou Touré, Nukkruma, Modibo Keita, Souekarno, la conférence de Bandung, le komintern amènent plusieurs présidents à opter pour un parti unique. Celui-ci avait au moins l’avantage de déflater les tensions sociales et de miroiter un semblant de participation à un pouvoir collégial. Le bacchanal des déstabilisatrices conférences nationales remettait les compteurs à zéro. Les partis uniques ne sont plus tolérés car devenaient de plus en plus souverains ou contestataires quant à la gestion des ressources et à l’inféodation monétaire. Cet attrait vers le socialisme imaginé comme une certaine retrouvaille avec les comportements communautaires et un maniement de la participation affichée du pouvoir traditionnel fait paniquer les néoconialistes. Seules les conférences dites nationales pouvaient endiguer cette tendance. Apparaît alors un phénomène de prolifération d’ONG dont le but est de réduire la représentativité des partis et des syndicats et de semer une zizanie et une violence commanditées pour saper la cohésion et une certaine synergie politique. Les conférences dites nationales devaient enterrer les velléités d’autonomie des socialistes non alignés. Elles ont semé la division et les violences pour le retour forcé des enfants prodigues à leurs anciens maîtres coloniaux. Beaucoup de pays africains.
Chebih CHEIKH MELAININE
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