Forbes Afrique : Sidi Ould Tah, une main de fer dans un gant de velours

Dans un profil de Forbes Afrique sur Sidi Ould Tah, candidat à la présidence de la Banque africaine de développement (BAD), Sidi Ould Tah apparaît comme un candidat de premier plan, non seulement pour ses prouesses techniques et sa profonde expérience, mais aussi pour son humilité humaine et sa vision claire de l’avenir de l’Afrique. Forbes Afrique dresse le portrait d’un homme qui porte l’héritage et le message, dirigeant avec calme et confiance dans les coulisses.

« Dans notre culture, nous devons être humbles », dit Sidi.

Il ne s’agit pas de paroles. C’est plutôt d’un mode de vie qui le caractérise depuis son éducation au Trarza, sur les rives du fleuve Sénégal, où il a grandi dans un environnement scientifique et historique qui a influencé sa personnalité. Son grand-père, Mohamed Salem Ould Mkhaitratt, fut l’un des fondateurs de l’État mauritanien moderne, ministre au sein du premier gouvernement post-indépendance et représentant de la Mauritanie lors de la fondation de la Banque africaine de développement en 1963. Aujourd’hui, plus d’un demi-siècle plus tard, son petit-fils cherche à diriger la même institution.

Sidi se souvient des débuts avec humilité :

« Quand j’ai eu mon baccalauréat, il n’y avait que des options littéraires ou scientifiques. J’ai choisi la littérature parce qu’il n’y avait pas d’options économiques », a-t-il ajouté en souriant, « mais ma véritable passion était de comprendre la dynamique du développement et des changements économiques. »

Cette passion l’a conduit à une longue carrière au sein d’institutions financières internationales, aboutissant à sa nomination au poste de Directeur Général de la BADEA en 2015, à un moment où la banque avait besoin de restructuration et de modernisation. En seulement trois ans, le capital de la banque est passé de 5 à 20 milliards de dollars et a obtenu avec succès des notations de crédit mondiales.

Mais le plus grand défi, c’était en 2023, lorsque la guerre civile éclata au Soudan.

« Il fallait sauver des vies tout en continuant à travailler », explique Sidi. « J’ai pris des décisions difficiles tout seul… Dans les moments de crise, il n’y a pas de temps à perdre. »

Ses collègues ont parlé de la nuit où la guerre a éclaté, alors que Sidi prenait son petit-déjeuner avec les chauffeurs de la banque, avant de décider le lendemain matin de déplacer le siège à Riyad, en coordination avec le gouvernement saoudien.

« La guerre ne signifie pas que la mission se termine, elle signifie que la responsabilité est décuplée », commente-t-il.

Ce qui distingue Sidi, ce n’est pas seulement sa nature calme et posée, mais aussi son sens social élevé.

« Dans ma jeunesse, j’ai été inspiré par des maîtres et des sages qui m’ont marqué par leurs qualités essentielles et leur engagement social envers les pauvres », dit-il. Ces valeurs guident toujours ses décisions quotidiennes.

Sidi considère sa candidature à la présidence de la BAD non pas comme une quête de pouvoir mais comme un engagement :

« Je ne me présente pas à une élection, mais pour aider l’Afrique à s’unir à travers le BAD », affirme-t-il. Sa vision repose sur trois piliers : lutter contre le chômage des jeunes, accroître la valeur ajoutée des ressources naturelles et connecter le continent à travers des projets d’infrastructures stratégiques.

Malgré une forte concurrence de personnalités comme la Tchadien Abbas Mahamat TOLLI et le Sénégalais Amadou Hott, beaucoup estiment que « sa réputation de réformateur et son expérience dans la gestion des crises font de lui un candidat naturel », affirme le Dr Zoul Kifli Salami.

La plus belle description est peut-être celle de son collègue Serge Ekoué :

« Sifi ne parle pas de lui, mais il fait la différence. C’est un homme à l’écoute de tous, des chefs d’État aux plus humbles employés… et c’est rare dans le monde de l’argent et du pouvoir. »

Telle est Sidi Ould Tah : un homme au passé honorable, au présent radieux et à l’avenir ouvert aux espoirs de tout un continent.