Le scandale provoqué, dans la presse marocaine, par l’ex-première dame, Tekeiber Mint Ahmed, qui est une petite intrigante, dont les hauts faits feraient rougir une Leila Trabelsi, une Imelda Marcos, et même les Klephtes, pourtant parangons du genre, ce scandale est énorme!
Plus de 113 millions MRO, négligemment déposés dans le coffre de sa voiture, garée devant sa villa de villégiature à Bouznika, coquetterie de femme de la haute classe, comme il sied à la maîtresse de céans.
On se rappelle ces temps heureux où elle aimait à faire étalage de ses richesses. Elle portait avec elle 3 millions d’euros pour acheter deux appartements à Paris! Ce fut un scandale. Lors de la dernière présidentielle, elle avait à son poignet une montre Rolex, sertie d’émeraudes bleues d’une valeur de 250 millions MRO, qu’elle se plaisait à exhiber fièrement.
Tekeiber, qui se vantait, à son départ du palais ocre, à l’une de ses amies, de posséder, entre autres choses sublimes, un service de table en porcelaine de luxe estampillé Givenchy d’une valeur de 30 000 euros, un tapis persan de 12 millions MRO, un somptueux tissu pour ses fauteuils et sofas d’une valeur de 1 000 euros.
Pour la petite histoire, c’est elle qui a vendu les terrains sis entre le quartier dit « Sahraoui » et l’Université à un à deux million/s la parcelle acquise à zéro ouguiya. Elle s’est accaparée des hectares de la « SNAT », pour les offrir à des marocains, en échange de libéralités dispendieuses.
Ce n’est qu’une infime partie de son palmarès. Il suffit de savoir qu’elle n’a rien épargné, ni terrain, ni immeuble, ni place publique, ni marché, ni transaction, ni licence de pêche ou minière, ni racket, ni lingot d’or massif.
C’est un vrai désastre financier, un « trou noir ». Sa cupidité est telle que le protocole qatari, stupéfait, s’est abstenu, depuis, de laisser libre cours aux premières dames en visite à Doha, venues, pas pour d’autres raisons, que le shopping ouvert, illimité.
Cet anaconda qui a dévoré les richesses du pays, comme les requins avalent un banc de saumons en entier.
Pour l’heure, elle n’a pas encore comparu dans le cadre du dossier de la décennie, elle qui y tiendrait une place aux premières loges. Pas la moindre question sur la valeur de ses vols, de ses pillages pendant tout le règne de son mari. Onze ans durant lesquels, elle a été de tous les voyages incongrus de l’ex-président, comme pour engranger toujours plus de cadeaux, de passe-droit,
de cartes de crédit et autres avantages. Elle n’a jamais été empêchée de quitter le pays, comme l’ont été les figures de la gabegie, de la corruption et des détournements.
Comment serait-il possible de faire la traçabilité des richesses de Ould Abdel Aziz, d’en suivre le parcours, tant que les membres de sa famille sont libres de voyager à l’étranger, de circuler aux quatre coins du pays, d’agir comme bon leur semble, pour en effacer la trace, pour cacher autant de trésors en des lieux que personne n’imaginerait, pas même le pôle d’enquête ?
Qui d’autre accomplirait une pareille tache, que Tekeiber et sa fille Asma?
Avec autant de trésors, le petit Hamza peut se permettre de se pavaner partout aux Canaries, l’Archipel du Printemps Éternel, les Iles Éternelles. Asma peut se charger d’acheter des terrains, des maisons, des immeubles. Leila, quant à elle, peut s’adjuger des sociétés d’assurances. Pour sa part, Ould Msaboue peut réinvestir le magot entre ses sociétés, son patrimoine immobilier, ses navires, ses transactions.
A l’égal des milliards de dollars que Ould Abdel Aziz a, d’ores et déjà, fait sortir hors du pays.
C’est avec cet argent que Tekeiber se la coule douce, loin de la chaleur torride de Nouakchott. C’est avec cet argent que Bedr roule en Bentley et étanche sa soif avec des bouteilles de Montrachet.
Tous ces capitaux, c’est l’argent de ce peuple affamé, spolié, perdu.
Pendant ce temps, ce vieil homme, au dos vouté, à l’allure auguste, souffre le martyre de dénuement dans le désert de Bassiknou. Au triangle de la misère, une dame honorable, au cors si chétif, meurt d’inanition. La pauvre tend, avec tendresse, son sein vide à son nourrisson en larmes.
Ici, l’orphelin, dont le père est mort de malnutrition, est laissé pour compte, errant par les rues, essuyant, inutilement, les vitres de voitures hermétiques. Là, le chômeur erre, à la recherche de petits boulots, introuvables.
Partout, les fils de ce vaillant peuple s’entassent dans des écoles publiques qui ne mènent nulle part, dans l’attente de l’école républicaine.
Que dire alors des malades de l’insuffisance rénale qui n’espèrent même plus vivre encore un jour de plus, car ils n’ont plus rien, après que tous, proches ou lointains, leur ont vidé les poches, au prix d’une dialyse à la clinique El Hayat [qui signifie « la vie »]?
Et que dire de la brave vendeuse de couscous, que le couvre-feu empêche de gagner, dignement, sa vie ? La voilà, qui rentre le soir dans son pauvre logis, pour trouver les siens, le ventre vide.
Ce vieux, cet orphelin, son père, ce chômeur, ces élèves, ces malades du rein, cette marchande de couscous, et tant d’autres, font partie du peuple mauritanien, c’est le peuple mauritanien.
Tous ces trésors appartiennent au peuple mauritanien, ce peuple que la décennie a écrasé, détruit, meurtri, tuant son espoir en une vie meilleure.
Ouvrez le coffre de la voiture de Tekeiber, et tout le reste.
Cet argent doit reprendre sa voie première, pour servir à l’éducation des enfants de la Mauritanie, au traitement des malades, à la sécurité alimentaire, à l’accès à l’eau.
Les voleurs n’ont d’autre place que la prison et non pas les paradis terrestres!
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