Jemil Mansour est le Président du parti Tawassoul, une formation d’obédience islamique et une personnalité de poids sur la scène politique en Mauritanie.
L’histoire de son engagement remonte à son plus jeune âge, de l’époque où il était étudiant à l’université de Nouakchott et combattait la dictature du colonel Ould Taya, un activisme qui lui valut la prison, la torture et l’exil.
A l’expérience vécue à la tête de la commune de Arafat et dans les coulisses du parlement mauritanien, s’ajoutent la témérité avec laquelle il s’opposa au coup d’état militaire qui a renversé le premier président civil élu en Mauritanie ; son soutien aux Droits de l’Homme l’a amené à s’ériger, à maintes reprises, en fervent meneur de la lutte contre l’esclavage et le racisme.
Il se démarque enfin par l’éloquence du discours et un don de praticien du verbe, qualités en vertu desquelles ce politicien habile garde plus d’un tour dans son sac.
Jemil Mansour est un homme pragmatique qui sait choisir le moment d’observer une trêve et celui de faire preuve d’audace, une personnalité cultivée, éclairée, en possession d’un savoir éclectique ; de tels atouts font de lui une exception parmi ses pairs.
Taqadoumy a invité le président de Tawassoul à sa rubrique interactive « We Yesselouneka », «ils t’interrogent» ; il reçut, à cette occasion, des questions envoyées par des lecteurs, des intellectuels, de libres penseurs, des objecteurs de conscience et des politiciens.
Nous avons pris la précaution d’éviter de voir les intervenants se limiter, à poser à l’invité, des questions en rapport exclusif aux domaines de la doctrine et de la théorie.
Les interrogations ont été transmises, par nos soins, à Ould Mansour qui a accepta – et nous l’en remercions – d’y répondre.
L’entretien s’est déroulé de la manière suivante:
Jemal ould Yessa (homme politique et activiste des droits de l’Homme)
Que pensez-vous aussi de la lapidation d’un conjoint adultère, c’est à dire, coupable d’une relation sexuelle hors mariage?
Si d’aventure vous arrivez au pouvoir que feriez-vous de ces lois qui n’ont pas été appliquées jusqu’ici?
De ce fait, il apparait que le code pénal mauritanien, notamment dans les dispositions, objet de votre question, a adopté la tendance de jurisprudence en vigueur sur laquelle s’entend la majorité des Oulémas.
Les peines, je le rappelle, se composent de deux parties, la première s’appliquant dans la sphère à laquelle appartient la personne pour la simple raison qu’elle fait partie des dispositions découlant de son affiliation religieuse et culturelle, l’autre opposable à une personne extérieure à cette sphère.
Partant de ce constat les oulémas et penseurs ont débattu de l’apostasie et sont sortis avec une opinion qui se situe à l’opposé de celle du point de vue dominant dans la jurisprudence islamique et qui de surcroît est adoptée par la plupart des rites musulmans, une opinion qui considère que la mise à mort de l’apostat est une question qui relève de l’appréciation de la politique juridique et non un « had » (littéralement limite) c’est-à-dire « une peine fixe » étant donné que cette peine change suivant la croyance.
A cela s’ajoute le fait que les peines fixes « ont été ordonnées » quand bien même elles sont mauvaises et dommageables, de l’avis même de Cheikh El Islam Ibn Teymiya, elles sont destinées à prévenir des actes plus nuisibles, tels que les crimes.
L’islam n’est pas apparu dans le seul but d’imposer des peines mais plutôt pour améliorer le bien être des gens et promouvoir la communauté humaine. La peine s’impose lorsqu’une personne transgresse les règles établies.
S’agissant de la nécessité de réviser ces lois et le code pénal, je dirai qu’une telle entreprise se justifie au regard des fondements de l’islam, d’une l’ouverture sur les différentes écoles de jurisprudence et de la nécessité de tirer parti du droit moderne.
On retrouve dans le saint Coran des versets très clairs: « Nulle contrainte en religion » – » le bon chemin s’est distingué de l’égarement » et « Est-ce à toi de contraindre les gens jusqu’à ce qu’ils deviennent des croyants?
L’islam a posé les fondements de la liberté de croyance dans la mesure où une religion n’a pas de sens si elle est imposée. D’ailleurs l’hypocrisie est indécente et inadmissible. On est responsable de sa religion devant Allah et non devant les êtres humains.
Ahmed Ould Samba, (un leader de l’Alliance Populaire Progressiste)
Personnellement le sujet ne m’intéresse pas tant ; en revanche, le sujet qui, de mon point de vue, mérite une ample réflexion est celui de voir émerger un projet de société et un candidat porteurs des espoirs de la force démocratique pour le changement ; je pense que les seuls slogans des partis ne contribueraient pas à l’atteinte d’un tel objectif.
Mohamed Vall Ould Oumeir (Directeur du journal, la Tribune)
Dites-vous bien qu’aucune forme d’alliance ne nous lie aux partis avec lesquels nous partageons l’appartenance à l’institution de l’opposition. Il y a bien des différences entre notre approche en matière d’opposition et la leur. C’est également le cas de ceux avec lesquels nous militons au sein du Front National pour la Démocratie et l’Unité (FNDU).
Certaines formations de ce groupe ont considéré que le boycott des élections de 2013 implique la non reconnaissance de l’institution de l’opposition démocratique ; le pouvoir s’est évertué à poursuivre, contre nous, des tracasseries d’ordre juridique, pratique et matériel (défaut de volonté de coordination avec l’institution).
Le Président, chef de file de l’opposition démocratique, s’est retrouvé ainsi dans une situation difficile qui l’a amenée à se concentrer sur l’amélioration du cadre administratif de l’institution et à éclairer l’opinion publique au travers des prises de position et des points de presse programmés ainsi que lors des activités et cérémonies dont l’impact était limité compte tenu du manque de moyens.
On est tout de même en droit d’affirmer que l’institution de l’opposition démocratique aurait pu jouer pleinement son rôle si ces problèmes ou une partie avait été résolu.
S’agissant de la deuxième question de M. Mohamed Vall, je dirai que le parti Tawassoul a choisi, dés le début, sa méthode de travail, la forme de sa structure et de son organisation et décidé d’être une entité porteuse d’une vision et d’un programme.
Cette situation a fait que la vie du parti et son avenir ne sont pas liés à des individus, quels que soient le volume et la nature de leurs apports.
C’est ainsi qu’il a été défini, à son Président, au Président de son Conseil (Mejliss Echoura) et à son Secrétaire général, des mandats renouvelables une seule fois. Et je pense qu’il est normal de voir changer la direction du parti en prélude au renouvellement prévisible du mandat présidentiel qu’impose la Constitution.
J’ai l’intime conviction que le parti Tawassoul est en mesure de proposer des dirigeants titulaires des qualifications requises pour affronter, avec succès, les défis et impératifs de la prochaine étape.
L’observateur qui suit de près le travail de la haute commission préparatoire des assises du parti, peut constater que nous sommes entrain de préparer, avec le plus grand sérieux, un excellent congrès qui va sortir avec une vision et une direction capables de faire face aux impératifs de la prochaine étape.
El Khalil Ould Tiyyeb (député de la majorité présidentielle)
Vous persistez à dire, à l’époque, qu’abstraction faite de Saddam, de Nasser et des frères musulmans d’Egypte, il n’y avait pas de contradiction entre le courant nationaliste nassériste et le courant islamiste.
Ces positions reflétaient-elles réellement votre opinion ou étaient-elles purement destinées à la consommation?
C’est également le cas des positions où il ne peut y avoir de place pour des sentiments débordants comme « pleurer » ou faire semblant de pleurer.
Le fait que nous ayons ignoré la rupture des relations diplomatiques avec l’entité sioniste n’est pas exact.
Bien que nous militions à l’époque au sein du Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) et ne reconnaissions pas l’autorité issue du coup d’Etat, notre parti Tawassoul a publié un communiqué qui salue la rupture des relations avec Israël.
D’ailleurs, tout le monde a en mémoire les termes utilisés: « la rupture des relations avec l’entité sioniste peut se passer de l’existence d’un gouvernement jouissant de la légalité dans la mesure où l’établissement de ces relations est à l’origine un acte illégal ».
Il est vrai, en revanche, que la rupture de ces relations n’a rien changé à notre position vis-à-vis du pouvoir puisque notre problème fondamental avec le régime était le renversement de la démocratie.
S’agissant du Qatar, la question est à la fois claire et simple. Nous ne pouvons nous accommoder du fait que les positions de notre pays soient dictées par l’extérieur ou dépendent d’agendas étrangers ; or, les positions du Qatar, sur les suets de la Nation, de la Palestine et de sa résistance sont plutôt des facteurs qui nous rapprochent de ce pays, davantage qu’elles ne nous en éloignent.
A rebours, nous reconnaissons le fait d’avoir participé à une marche en direction de l’ambassade de Syrie, réclamant la rupture des relations diplomatiques avec le gouvernement de Damas à un moment où les scènes de massacre et d’extermination avaient atteint leur apogée.
Même si nous laissons de coté les contextes et les raisons profondes ayant amené les peuples libyens et syriens à se soulever contre leurs gouvernants, il nous paraît inapproprié de chercher à comparer la situation du Qatar avec celles qui a prévalu en Syrie et Libye ou de qualifier notre position de « deux poids deux mesures ».
S’agissant, par ailleurs, de l’histoire de l’organisation internationale des frères musulmans, il y a lieu de noter qu’elle n’intéresse plus personne pour deux raisons essentielles: la première est que les entités considérées comme démembrement des frères musulmans ou proches de ce courant de pensée sont sorties d’un tel cadre, qu’elles considèrent désormais comme dépassé ; elles deviennent des entités appartenant à leur pays d’implantation et sur lesquelles s’appliquent ses lois, rompant ainsi toute forme de relation avec le système d’organisation d’antan.
La deuxième raison est que le Qatar n’a jamais été le cœur palpitant de ce qu’on appelle l’organisation internationale des frères musulmans. Ce mouvement était essentiellement présent en Europe et particulièrement en grande Bretagne.
Ceci dit nous aspirons à voir notre pays nouer des relations équitables avec tous les pays frères et amis et ne pouvons tolérer qu’il soit pris au piège des axes de clivage diplomatique dans la mesure où cette posture dessert ses intérêts et n’est pas à sa portée.
Je commencerai par dire qu’à aucun moment je n’ai été le rapporteur du congrès du dialogue révolutionnaire démocratique organisé en Libye. J’ai assisté à ces réunions, aux cotés de plusieurs invités venus représenter des courants nationalistes, islamistes et gauchistes. Au cours des débats j’ai émis des opinions sur la démocratie qui n’ont pas été du goût de certains collègues et participants. Je ne me suis pas présenté en tant que panarabiste islamiste ; d’ailleurs cet aspect ne me préoccupait guère. Les enregistrements de ce que j’ai dit, à cette occasion, sont toujours accessibles et on peut s’y référer à volonté. J’aime la langue arabe et je m’investis pour la propulser vers le sommet. Je ne m’en cache pas mais ceci est une chose et le panarabisme en est une autre.
Il est vrai que je continue de croire à la nécessite de l’établissement d’un dialogue entre tous les courants de pensée, y compris le nationalisme arabe et je ne me sens prisonnier du conflit ayant opposé Gamal Abdel Nasser aux frères musulmans même si ces derniers étaient les victimes et le Rais la personne dans l’erreur.
Le terme panarabisme, lui, est un terme qui désigne une idéologie d’un autre âge dont l’utilisation est devenue inappropriée parce qu’il renvoie à une différenciation négative, dévalorisante, entre les arabes et les peuples islamisés.
Il s’agit donc d’une contradiction relevant d’un conflit ethnico culturel dont Allah m’a préservé. L’islam, c’est le lieu de le rappeler a uni ce que l’ère de l’ignorance (la Jahiliya) a désuni.
Le dialogue est recommandé entre les courants de pensée de la Oumma y compris le courant islamiste et le courant nationaliste à condition, toutefoi,s qu’il se fasse sur des bases nouvelles dont la plus importante est la référence islamique à la nation et au choix de la démocratie qui ne peut s’accommoder de la promotion de la dictature.
Mohamed El Kory Ould Arby (Président du parti de la Nation)
Ils ont joué par ailleurs un grand rôle dans le renversement du régime de Mouammar Khaddafi et la militarisation de la révolution syrienne.
Quelles sont, à présent, les raisons qui se profilent derrière l’animosité dont font preuve ces pays à l’égard du Qatar?
Pour ce qui est de la Libye, la situation est différente, dans la mesure où l’acteur principal du renversement de Khadafi était le peuple libyen, même si l’on ne peut nier le rôle joué dans cette crise par des forces extérieures, comme l’OTAN, certains pays arabes et d’autres parties encore.
Certes, les pays du Golfe aient joué ce rôle, de concert, à une époque où ils poursuivaient le même objectif. De nos jours, les voici divisés ; en place et lieu de la cohésion antérieure, sont apparues des discordes, qui restent d’actualité.
De mon point de vue, les trois pays du Golfe reprochent au Qatar son dynamisme, sa position sur les révolutions du printemps arabe, son soutien à la résistance palestinienne et puis l’audience de la chaîne Al Jazeera ; il convient de ne pas oublier, non plus, les désaccords internes dans la région : il en résulte que tous les pays du Golfe sont soucieux de maintenir des relations avec l’Occident et les Etats-Unis en particulier.
De nos jours il se trouve que certains d’entre eux aspirent à obtenir une marge de manœuvre dans ce lien privilégié ; ils cherchent à ne plus rester prisonniers de certains dossiers, une aspiration qui s’avère problématique dans la phase de faiblesse caractérisée au sein de la Oumma.
Cheikh Nouh (écrivain et poète mauritanien)
Les tenants de cette vision trouvent que la démocratie est un système récent, né depuis seulement quatre siècles et marqué par l’exercice des libertés, l’un de ses plus importants piliers en plus des Droits de l’Homme, alors que la religion repose sur la soumission à Allah.
De là, apparaît la volonté, par les « mouvements de l’islam politique », de s’ériger, au moins dans la rhétorique, en organisations ayant en charge l’application de la volonté divine.
Vues sous cet angle, la démocratie découle de la liberté et la religion de la restriction. Comment expliquez-vous ce constat?
Depuis maintenant une longue période, les sphères de la pensée islamique ont engagé des discussions et entamé la réforme d’un certain nombre de thèmes dont la part assignée au prêcheur et celle de l’homme politique mais aussi la nature de la relation entre eux.
L’apport du docteur marocain Saad Eddine El Outhmani dans ce domaine est remarquable. L’on peut le résumer ainsi: le domaine de la prédication sa particularité. Il a, pour fondement, la voie de la droiture, dans son sens le plus large.
Le domaine politique, lui, sort de la certitude pour paraphraser l’Imam des Lieux Saints, Abdel Melik El Jouiny. Les tenants de cette idée la désignent par le terme « distinction » pour éviter la rupture contenue dans le concept de laïcité. La distinction renvoie, cela s’entend, à la différence des domaines, dans l’uniformité des références dominantes.
Il a été utilisé aussi par l’Imam el Gharavi ( Vérfier orthographe svp ??????) dans les « Jugements » et réutilisé de nos jours par El Outhmani et El Ghannouchi.
L’on distingue deux sortes de politique : la politique de la religion et la politique de notre monde.
La politique de la religion consiste à l’accomplissement des obligations, alors que la politique de notre monde consiste à développer des richesses dans la conception d’ibn El Haddad.
En Mauritanie, le courant islamiste s’emploie, comme les autres mouvements islamiques actifs dans d’autres pays, à tirer le meilleur parti de ces théories. Parmi ses membres, l’on rencontre des gens très engagés pour leur application ; d’autres manifestent des réserve, en dépit du constant que l’ampleur des défis de la modernité incite à la réforme, à une rénovation conciliant la religion et les impératifs de l’époque.
Pour les nombreux mouvements islamiques qui participent à l’émergence d’un Etat de droit, l’idée de rétablir le califat ne se pose pas. Dans la plupart des cas, ce sont les Frères musulmans et la démocratie qui sont les victimes de la dictature de régimes militaires, putschistes ou monarchiques.
Cela ne veut pas dire que la perception de la démocratie par les islamistes est exemplaire en référence au point de vue de la Fondation Carnegie ; il y a bien des zones d’ombre dans cette perception et un besoin vital d’y remédier sur le plan de la pensée avant celui de la politique, de manière à parvenir à une réconciliation totale et sans détour avec le pluralisme.
Les frères musulmans restent, en dépit de tout cela, les groupes les plus démocratiques dans leurs relations entre eux et comparativement avec les autres mouvements politiques.
S’agissant maintenant de la thèse selon quoi la démocratie est incompatible avec la religion pour la simple raison que le fondement de la religion est l’accomplissement des obligations alors que le fondement de la démocratie est la liberté, je me permettrai d’affirmer que cette théorie est tout à fait fausse.
La religion se fonde, tout d’abord, sur la liberté de l’homme envers toute forme de domination autre que celle du Créateur. La liberté est, en religion, la condition première de l’accomplissement du devoir et de la foi. C’est un choix et une conviction.
Toute religion est aussi un ensemble de lois qui a la force de restreindre ; cela est valable pour toutes les lois de ce bas monde et le processus des lois religieuses est différent de celui des lois modernes. L’on peut être, à titre d’exemple, un partisan ou un adversaire de la démocratie.
La démocratie se fonde sur le choix des gens, la légitimité et le contrôle populaires. Tout ceci a des fondements en Islam. Dire qu’il y a antagonisme entre la démocratie et l’Islam est inexact.
Houssein Ould Hamoud (journaliste et analyste politique à France 24)
Notre position ici, est claire et nous maintenons le contact avec les sénateurs. Parmi eux, l’on retrouve des membres des partis de l’opposition et des leaders du Forum. L’on peut s’attendre à une évolution des activités de l’opposition après la fête du Fitr.
Mohamed Vall Ould Abdellatif (Poète et romancier mauritanien résident en Arabie Saoudite)
La situation a été tranchée grâce au vote des 60 membres du bureau politique qui est l’organe habilité en la matière et ce au terme d’une discussion où chaque membre (homme et femme) a eu l’occasion de donner son avis. L’occasion a été offerte, aussi, aux structures de base du parti, de prononcer sur la question.
La laïcité en Turquie a ses partis et ses partisans et le parti de la justice et du développement n’en procède.
En réalité le parti de la justice et du développement tente de se réconcilier avec la frange modérée des laïcs, celle là même qui prône la neutralité de l’Etat sur la question de la religion ; le parti agit ainsi dans le but de faire face à une laïcité extrémiste d’exclusion qui incite à combattre la religion et la restreindre au maximum.
Najeh Ould Ahmed (Universitaire)
Lemniya Mouhamdi (Universitaire)
L’une de ses contributions a été de s’être révélé un parti à part entière et d’avoir émergé du lot en tant que formation organisée et dynamique dotée d’un programme qui consacre l’alternance démocratique en son sein.
Il a apporté sa contribution à l’exercice de la démocratie au travers de son engagement durant les dernières années mais aussi à grâce à sa participation électorale, en plus de l’apport de ses élus (parlementaires et maires) qui, de l’avis de tout le monde, sont des battants.
Sa contribution s’est matérialisée, par ailleurs, par des initiatives que distinguent leur capacité de mobilisation et une certaine clarté. Il est vrai qu’il y a eu des erreurs et des insuffisances que nous nous attelons à corriger et à dépasser.
Ceci dit je pense qu’il n’y a pas de mal à ce qu’une personne soit éloquente ou que ses propos soient accessibles à tous : « Seigneur, ouvre-moi ma poitrine et facilite ma mission, et dénoue le nœud en ma langue afin qu’ils comprennent ce que je dis » .
El Moustapha Naji (Etudiant deuxième année master spécialité génie d’irrigation)
Nul n’ignore que l’obtention d’une autorisation de manifester est loin d’être une chose facile. Elle obéit à des règles ; ceux qui arrivent à en décrocher une savent bien apprécier le contexte et le climat administratif dominant, dans lequel ils sont appelés à se mouvoir. Lorsqu’une autorisation est retirée, l’on assiste généralement à de nombreux commentaires et à des discours d’une grande clarté et d’une grande rigueur.
L’action, pourtant, ne peut être limitée par les tracasseries administratives et les règles régissant les autorisations.
Le passage à l’activité clandestine est une décision autonome et stratégique. Le parti Tawassoul est une vision et un projet. Et il n’est pas possible de dissoudre une vision ou un projet.
En dépit de tout cela, je dirai que les préoccupations des citoyens et leurs problèmes sont présents avec force dans les activités de l’opposition, lors de ses meetings, ses congrès, ses marches.
A ces différentes occasions, étaient présentes des préoccupations du genre, comme la hausse des prix, les conditions de vie difficiles, l’insécurité, le chômage et la souffrance des jeunes, la gabegie sous ses différentes formes, les soucis des populations de l’intérieur et de la diaspora.
Il n’y a pas lieu de surenchérir bien que les attentes du peuple méritent d’occuper une place beaucoup plus importante dans tout ce que l’opposition décide ou entreprend.
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